Deux voitures piégées ont explosé jeudi près des ambassades fermées d'Egypte et des Emirats arabes unis dans la capitale libyenne Tripoli contrôlée par des milices, selon l'agence officielle LANA.
Deux gardes de sécurité de l'ambassade égyptienne ont été légèrement blessés, selon l'agence.
La voiture piégée était garée dans un parking tout proche de la chancellerie dans le quartier de Dahra (nord), selon un correspondant de l'AFP sur place.
Les vitres de la chancellerie ont été brisées et des voitures garées à proximité endommagées de même que le portail dans l'explosion survenue tôt le matin.
Quelques minutes plus tard, une voiture piégée a explosé devant l'ambassade des Emirats dans le quartier de Guerguarech (centre-ouest), a ajouté LANA en affirmant que l'attaque n'avait pas fait de victimes.
Néanmoins à Abou Dhabi, un responsable émirati a indiqué, sous couvert de l'anonymat, que trois personnes non émiraties, employées à la sécurité, avaient été blessées à l'extérieur dans l'explosion, qu'il a qualifiée de considérable.
L'ambassade d'Egypte est fermée depuis janvier et celle des Emirats depuis mai.
Depuis fin août, une coalition de milices principalement islamistes, Fajr Libya, contrôle Tripoli et une grande partie de l'ouest libyen après en avoir chassé ses rivaux au terme de combats meurtriers. Le gouvernement et le Parlement reconnus par la communauté internationale ont fui la capitale et siègent dans des régions de l'est du pays.
Fajr Libya avait accusé les Emirats et l'Egypte, deux pays hostiles aux islamistes, d'avoir lancé des raids aériens en août contre ses forces qui étaient alors engagées dans la bataille pour le contrôle de l'aéroport de Tripoli.
Les raids ont été confirmés par les Etats-Unis et les pays occidentaux ont estimé qu'ils ajoutaient aux tensions en Libye.
L'Egypte a nié toute implication directe dans cette opération tandis que les Emirats ont maintenu le silence sur leur participation à ces raids.
Les deux attaques jeudi à Tripoli confirment l'état d'anarchie dans la capitale, a dit le responsable émirati. La situation se détériorera davantage si les milices extrémistes continuent de contrôler la capitale libyenne, a-t-il ajouté en soulignant la nécessité d'une solution politique qui soutienne les institutions légitimes de la Libye, en particulier le Parlement.
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 après une rébellion de huit mois, les puissantes milices armées formées d'ex-rebelles font la loi, sur fond d'une lutte au pouvoir.
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