Plusieurs dizaines de civils et militaires ont été arrêtés jeudi en Gambie après le coup d'Etat raté contre le président Yahya Jammeh. Ce dernier a accusé un mystérieux "groupe terroriste" soutenu par des "puissances" étrangères. Mercredi, il avait averti: "ceux qui jouent avec Dieu le paieront cher".
"Plusieurs dizaines de militaires et de civils ont déjà été arrêtés et soumis à des interrogatoires" après l'attaque de mardi contre le palais présidentiel à Banjul, a indiqué une source proche de la National Intelligence Agency (NIA), les redoutés services de renseignements du pays.
L'identité de ces personnes, ainsi que la date de leur arrestation, n'est pas connue. Certaines d'entre elles étaient logées dans "quatre villas", à Banjul et dans ses environs, où devaient les rejoindre d'autres participants au putsch, toujours selon la même source, jointe dans la capitale gambienne depuis la Guinée-Bissau.
Des documents contenant notamment un plan de l'attaque ont également été découverts par les enquêteurs, qui ont aussi mis la main, au port de Banjul, sur un container avec "une grande quantité d'armes automatiques, très sophistiquées, et d'explosifs". Cet arsenal était caché dans "des ballots de friperie".
"Les enquêtes sont maintenant orientées vers la provenance du container et surtout les commanditaires" de l'assaut, a poursuivi la même source.
L'attaque du palais présidentiel dans la nuit de lundi à mardi a été menée par un "groupe de terroristes soutenus par des puissances que je ne voudrais pas nommer (...) des dissidents basés aux Etats-Unis, en Allemagne et au Royaume-Uni", a accusé le président Jammeh dans un discours à la télévision nationale dans la nuit de mercredi à jeudi.
Ce "n'est pas un coup d'Etat militaire comme on l'a appelé dans certains médias", a assuré le chef de l'Etat, arrivé au pouvoir il y a vingt ans par un coup d'Etat et qui dirige depuis lors la Gambie d'une main de fer.
"Il y a un risque que le président Jammeh profite de cette situation pour se livrer à une répression", a estimé pour sa part Aboubacry Mbodj, responsable de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (Raddho), une ONG panafricaine basée à Dakar.
Le régime de M. Jammeh a été souvent accusé de violations de droits de l'homme, menant régulièrement des purges contre ses opposants. "Ceux qui jouent avec Dieu le paieront cher", avait-il menacé mercredi soir.
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