La Commission électorale nationale du Liberia (NEC) a fixé au 26 décembre le second tour du scrutin présidentiel entre l'ex-star du foot George Weah et le vice-président sortant Joseph Boakai, a annoncé son président, Jerome Korkoya.
"Conformément à l'injonction de la Cour suprême à la Commission électorale (...) le second tour de l'élection présidentielle 2017 aura lieu le mardi 26 décembre", a déclaré M. Korkoya dans une conférence de presse, précisant que la campagne était aussitôt ouverte, jusqu'au 24 décembre à 23H59.
Le second tour, intialement prévu le 7 novembre, avait été reporté sine die par la Cour suprême, qui avait enjoint la NEC de statuer d'abord sur le recours du candidat arrivé troisième au premier tour le 10 octobre, avec 9,6% des voix, Charles Brumskine, auquel s'était joint M. Boakai.
Mais la Cour a finalement rejeté, par quatre voix contre une, ces recours le 7 décembre, autorisant la tenue de ce second tour, à condition que la NEC révise sérieusement les listes électorales, très critiquées.
"Nous avons conscience que ce jour arrive juste après Noël, et appelons tous les électeurs inscrits à faire ce sacrifice, pour l'amour de notre démocratie", a ajouté M. Korkoya.
Selon l'arrêt de la Cour suprême prononcé le 7 décembre, "la NEC est dans l'obligation d'entamer l'organisation du second tour", les plaignants n'étant pas parvenus à prouver que les irrégularités constatées étaient d'une "ampleur" suffisante pour remettre en cause les résultats.
Les observateurs internationaux ont jugé le déroulement du vote largement crédible, malgré des problèmes d'organisation et de longs retards relevés dans ce scrutin pour désigner le successeur d'Ellen Johnson Sirleaf, première femme élue à la tête d'un Etat africain.
La Commission électorale ayant définitivement rejeté le 24 novembre leur demande d'annulation du vote, MM. Brumskine et Boakai ont saisi le 27 novembre la Cour suprême, comme ils l'avaient annoncé.
La NEC a jugé que les plaignants n'avaient pas apporté la "preuve irréfutable" que le vote avait été entaché de fraudes, faisant état d'erreurs matérielles sans conséquence sur le résultat final et corrigées par la suite.
Dans leur recours devant la Cour suprême, les candidats déboutés ont de nouveau dénoncé "des fraudes massives et des irrégularités flagrantes", arguant de "nombreuses erreurs" dans la décision de rejet de la NEC.
L'imbroglio juridico-électoral fait peser des incertitudes sur la première transition démocratique depuis trois générations dans ce petit pays anglophone d'Afrique de l'Ouest de 4,7 millions d'habitants, l'un des plus pauvres au monde, ravagé de 1989 à 2003 par l'une des plus atroces guerres civiles du continent, qui a fait quelque 250.000 morts.
Le mandat présidentiel débute le troisième lundi ouvré de l'année suivant l'élection, ce qui laisse peu de temps pour tenir les délais constitutionnels, a mis en garde à plusieurs reprises ces dernières semaines la communauté internationale.
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