Le pape François est arrivé mercredi à Nairobi, la capitale du Kenya, où il a été accueilli par un choeur et des danseurs à sa descente d'avion. Il débute la première tournée de son pontificat en Afrique, laquelle le conduira aussi en Ouganda et en Centrafrique.
A Nairobi, d'immenses panneaux lui ont souhaité la bienvenue en swahili, "Karibu papa Francis", mais aussi en latin, "Grata Franciscus pontifex". Les autorités ont déployé quelque 10'000 hommes dans la capitale du Kenya. Elles redoutent surtout les conséquences des pluies torrentielles qui s'abattent actuellement sur le pays.
En fin de journée, le pape devait être reçu par le président Uhuru Kenyatta, en présence de toute la classe dirigeante. Ce sera pour François l'occasion de prononcer un premier discours, en anglais. Il devrait y dénoncer la corruption et l'écart entre riches et pauvres, maux endémiques du Kenya.
Justice sociale, environnement et dialogue interreligieux devraient être au centre de son étape kényane, un pays dont un tiers de la population est catholique.
Lors du voyage entre Rome et Nairobi, un journaliste a demandé au pape s'il était nerveux de se rendre en Afrique, un continent où il n'avait encore jamais été. Le souverain pontife a répondu en souriant: "A vrai dire, j'ai davantage peur des moustiques!"
Jorge Bergoglio effectue son onzième voyage hors d'Italie depuis son élection en mars 2013. Le pape, âgé de 78 ans, a choisi deux pays anglophones d'Afrique de l'Est, le Kenya et l'Ouganda, et la Centrafrique francophone pour cette première tournée en Afrique, un continent dont le pape Jean Paul II avait visité 42 pays.
François veut adresser dans ces trois pays un message de paix, de justice et de dialogue interreligieux, dans un environnement international très tendu par la lutte contre le djihadisme.
Jeudi, François présidera une rencontre oecuménique et interreligieuse, dans un pays comptant de nombreux musulmans et protestants. A Nairobi, il doit aussi se rendre au siège de l'ONU pour évoquer les enjeux de la conférence de Paris sur le climat (COP21), qui s'ouvre lundi.
Pour Jorge Bergoglio, qui a publié au printemps l'encyclique "Laudato si'" sur la protection de la planète, tout est lié: dégradation climatique, gaspillage, corruption, rejet des pauvres, migrations, guerres.
Comme pour illustrer son propos, il doit se rendre vendredi dans le grand bidonville de Kangemi. Il s'adressera aux "mouvements populaires", chrétiens et non chrétiens, pour leur recommander d'organiser ensemble la défense pacifique des pauvres contre toutes les formes d'exploitation.
Jorge Bergoglio doit prononcer 19 discours devant des foules nombreuses à Nairobi, Kampala et Bangui. Les services de sécurité français ont déconseillé cette ultime étape en Centrafrique prévue les 29 et 30 novembre. Mais le pontife argentin, de tempérament obstiné, ne changera son programme que si des menaces précises pesaient sur les foules, selon ses conseillers.
Sa propre sécurité semble moins le préoccuper. Dans chacune des trois capitales, il compte faire plusieurs trajets en papamobile découverte, au contact de la foule.
Jorge Bergoglio tient à cette étape à Bangui où il a prévu une rencontre avec les réfugiés, la visite d'une mosquée dans un quartier exposé, une messe dans un stade. Une cérémonie est prévue à la cathédrale, où il ouvrira "une porte sainte": un geste symbolique précédant de dix jours l'ouverture solennelle du Jubilé de la miséricorde à Rome.
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