Le président nigérian Goodluck Jonathan a été désigné aux premières heures de jeudi comme le candidat à l'élection présidentielle de février 2015 du parti au pouvoir. Dans le même temps se poursuivaient les primaires de l'opposition.
La primaire organisée par le Parti démocratique populaire (PDP) au pouvoir n'a été qu'une formalité puisqu'il n'y avait qu'un seul candidat, préalablement approuvé par les instances dirigeantes du PDP. La présidentielle du 14 février prochain est donnée comme la plus disputée depuis la fin du régime militaire en 1999.
Goodluck Jonathan, un chrétien du Sud, est très critiqué face au développement des attentats et attaques menés par les islamistes de la secte Boko Haram. Mercredi encore, quatre personnes au moins ont été tuées dans un attentat-suicide commis par deux femmes sur un marché de Kano, la deuxième plus grande ville du Nigeria.
Dans l'opposition, deux poids lourds apparaissent les mieux placés pour remporter l'investiture du All Progressive Congress (APC): l'ancien dirigeant militaire et candidat malheureux à la présidentielle de 2011 Muhammadu Buhari, et l'ex-vice président Atiku Abubakar. Les deux hommes sont musulmans et du nord du pays.
Les résultats de la primaire devraient être annoncés dans la matinée.
Muhammadu Buhari, qui s'était emparé du pouvoir à la faveur d'un coup d'Etat en 1983 et a été déposé moins de deux ans plus tard, est donné favori. Il bénéficie d'un soutien très important sur le terrain. Il est aussi considéré comme l'un des rares dirigeants du pays à avoir lutté contre la corruption quand il était au pouvoir.
Atiku Abubakar a fait campagne sur les réalisations de son gouvernement sous la présidence d'Olusejun Obasanjo, où une Commission économique et des crimes financiers (EFCC) avait été créée pour combattre les malversations et la corruption.
Le gouvernement de Goodluck Jonathan a été impliqué dans plusieurs affaires de corruption pétrolière. Il en a démenti certaines et a promis d'enquêter sur d'autres.
Après la victoire de Goodluck Jonathan contre Muhammadu Buhari en 2011, plus de 800 personnes avaient été tuées et 65'000 déplacées lors des émeutes qui avaient duré trois jours dans le nord du pays.
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