Le gouvernement de coalition marocain, dirigé par les islamistes du Parti justice et développement (PJD), a loué jeudi son bilan positif à la tête du pays depuis cinq ans.
Notre bilan est honorable et positif, a estimé le ministre de la Communication, Mustapha el-Khalfi, au cours d'une conférence de presse.
Membre du bureau politique du PJD, M. Khalfi s'exprimait à un mois des élections législatives du 7 octobre, pour lesquelles son parti entend de nouveau remporter la majorité.
Une trentaine de partis politiques devraient prendre part à ce scrutin, qui s'annonce comme un duel serré entre le PJD et les libéraux du PAM (Parti authenticité et modernité, fondé en 2008 par un proche conseiller du roi).
Nous avons pu respecter nos engagements malgré une conjoncture difficile, de grandes réformes ont été menées (...), a déclaré le ministre Khalfi.
Son ministère a mis en ligne en début de semaine un document de 132 pages, avec chiffres et statistiques, sur les réformes et actions menées par le gouvernement.
Le parti islamiste dévoilera son programme précis pour les législatives la semaine prochaine, a-t-il ajouté.
Fin 2011, le PJD avait remporté un succès historique dans le sillage des Printemps arabes, des contestations de rue au Maroc et d'une vaste réforme constitutionnelle voulue par le roi Mohammed VI.
Le PJD est depuis lors à la tête d'un gouvernement de coalition qui compte trois autres formations, les libéraux du RNI, les communistes du PPS et les conservateurs du MP.
Ses principaux rivaux politiques, PAM en tête, concentrent leurs critiques sur les promesses -non-tenues selon eux- des islamistes en matière économique et sociale.
Le PAM a dévoilé en début de semaine un programme en dix engagements prioritaires, à dominante là aussi essentiellement économique et sociale, pour rompre avec les dysfonctionnements du gouvernement islamiste et sauver le Maroc.
Se positionnant clairement pour diriger le pays, la formation libérale a promis un nouveau modèle de développement afin de relancer la croissance économique, avec un objectif affiché de 6%, et la création de 150.000 emplois par an.
Elle s'est par ailleurs engagée, pèle-mêle, à mettre en place une future équipe gouvernementale resserrée, à augmenter le budget de la Culture, et réformer le code de la famille qui fixe notamment les droits des femmes.
Au delà de ces programmes électoraux, l'avant-campagne a été marquée par un climat de tensions et d'accusations réciproques, le PAM reprochant notamment au PJD d'essayer de débaucher plusieurs de ses candidats.
Des responsables de la formation islamiste, s'exprimant anonymement dans la presse, ont accusé de leur côté le ministre de l'Intérieur Mohammed Hassad, de vouloir influencer les législatives pour évincer du pouvoir le Premier ministre islamiste, comme l'a résumé l'hebdomadaire privé TelQuel dans sa dernière édition.
Usant de méthodes autoritaires pour imposer un contrôle étroit de la vie politique, le ministre Hassad, à la tête d'un ministère régalien ne rendant des comptes qu'au Palais royal, serait l'exécutant de l'Etat profond et traduirait le rejet des islamistes par le palais royal, a expliqué TelQuel.
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