Les représentants de l'Union africaine, de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), de l'ONU et de l'UE au Mali ont exprimé leur préoccupation et appelé tout le monde à la retenue devant les troubles à Bamako. Ils ont aussi réclamé la libération par le pouvoir des chefs de file de la contestation arrêtés.
Dans un communiqué commun publié dans la nuit de dimanche à lundi, ils se disent "très préoccupés" et "condamnent avec vigueur toute forme de violence comme moyen de règlement de crise". "Ils condamnent" aussi le recours à la force létale par les forces de sécurité, "et invitent toutes les parties prenantes à la retenue et leur demandent de toujours privilégier le dialogue". Ils notent que l'arrestation de chefs de file de la contestation fait obstacle à ce dialogue pourtant demandé par le président Ibrahim Boubacar Keïta.
La capitale du Mali est la proie depuis vendredi de ses plus graves troubles depuis des années. Les violences ont fait au moins 11 morts et 124 blessés, selon un responsable des urgences d'un grand hôpital de la capitale.
La situation alarme les alliés et les voisins du Mali, inquiets d'un élément déstabilisateur de plus dans un pays confronté au jihadisme et à une série de défis majeurs, dans une région elle-même tourmentée.
Les représentants au Mali des quatre organisations se disent "persuadés" que les conclusions d'une récente mission de bons offices de la Cédéao "posent les bases d'une solution appropriée".
Cette mission avait évoqué la "nécessité" de mettre en place un "gouvernement consensuel d'union nationale".
Elle prônait l'organisation de législatives partielles dans des circonscriptions dont la Cour constitutionnelle a invalidé les résultats après les élections de mars-avril. Cette invalidation passe pour un élément déclencheur primordial de l'escalade.