Le président malgache Andry Rajoelina est assuré de disposer d’une majorité absolue de députés dans la prochaine Assemblée nationale, selon les résultats complets publiés samedi par la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
Les projections réalisées par les partis politiques sur la foi de ces résultats attribuent 84 des 151 sièges des députés à la coalition dirigée par M. Rajoelina, contre 16 seulement au parti de son adversaire malheureux à la présidentielle, Marc Ravalomanana.
Les 51 autres sièges ont été remportés par des candidats à l’étiquette d’indépendants.
Les Malgaches ont largement boudé les urnes lors du scrutin législatif du 28 mai, avec un taux de participation inférieur à un tiers des électeurs inscrits (31%).
« Les résultats proclamés (…) nous assurent non seulement une majorité absolue mais aussi une majorité assez stable », s’est réjoui auprès de l’AFP Pierre Houlder Ramaholimasy, le directeur des affaires politiques du chef de l’Etat.
Il y a cinq mois, Andry Rajoelina avait remporté le second tour de l’élection présidentielle devant M. Ravalomanana à l’issue d’une campagne très tendue. Le second avait accusé le premier de fraudes mais avait fini par reconnaître sa victoire, débouté par la justice.
Cette majorité parlementaire absolue assure au président les coudées franches pour mener les réformes promises dans ce pays très pauvre de l’océan Indien.
« L’essentiel est que le président de la République pourra travailler en toute tranquillité durant son mandat », s’est réjoui Pierre Houlder Ramaholimasy.
Faute d’une majorité stable, le mandat du prédécesseur de Rajoelina, Hery Rajaonarimampianina, avait été agité par de nombreuses crises politiques qui ont fini par lui être fatales. En 2018, son gouvernement était tombé après deux mois de manifestations de rues.
« Les 51 députés indépendants peuvent encore jouer un grand rôle durant leur mandat », a toutefois fait remarquer Fidèle Razara Pierre, « sans oublier une possible explosion de la plateforme d’Andry Rajoelina ».
Sa coalition est formée d’une dizaine de partis qui l’ont soutenu durant l’élection présidentielle de 2018.
Les résultats proclamés samedi par la Céni doivent être validés par la Haute cour constitutionnelle d’ici quelques semaines, une fois examinés les éventuels recours.
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