Environ 3.000 Libériens ont manifesté dans le calme lundi dans Monrovia contre l’aggravation de la crise économique sous la direction de George Weah, président sous pression à l’approche de ses deux ans de pouvoir.
Le gouvernement avait indiqué fin décembre qu’il n’autoriserait pas de manifestation avant fin janvier. Le collectif instigateur de la protestation, soutenu par l’opposition, s’était dit résolu à braver l’interdiction.
Soumis aux pressions internationales, le gouvernement de ce pays pauvre d’environ 4,8 millions d’habitants a fini par autoriser la manifestation dimanche soir, avait indiqué à l’AFP la porte-parole du ministère de la Justice Maude Somah.
Des magasins ont fermé par crainte de violences et les policiers ont dévié la circulation du centre ville. Mais c’est dans le calme que les manifestants se sont rassemblés auprès du siège du parlement, déployant des banderoles proclamant « Marchons pour la justice ».
Henry Costa, populaire animateur de radio et farouche détracteur de M. Weah, a insisté sur le caractère pacifique de la protestation, alors que le gouvernement avait invoqué le risque de dérapage pour justifier de ne pas autoriser la manifestation.
« Je suis dans la rue en ce moment même. Il n’y a pas d’armes, aucun policier ne court après personne », a écrit sur les réseaux sociaux M. Costa, leader du Conseil des patriotes, qui appelait à manifester.
Ce collectif d’associations de la société civile, réunissant une partie de la jeunesse qui a porté M. Weah au pouvoir en janvier 2018, avait déjà fait descendre pacifiquement dans la rue en juin 2019 des milliers de déçus du footballeur devenu président. Une nouvelle manifestation fin juillet 2019 avait donné lieu à des heurts.
A moins de trois semaines du deuxième anniversaire de sa présidence, M. Weah, ancienne star du PSG et du Milan AC, peine à tenir les promesses de résorption de la pauvreté et de lutte contre la corruption qui ont contribué à son élection. Le pays hanté par une guerre civile qui a fait quelque 250.000 morts de 1989 à 2003, et éprouvé par le virus Ebola (2014-2016), se débat avec l’inflation et la dévaluation de sa monnaie.
M. Weah invoque la lourdeur de la situation dont il a hérité.
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