Le Premier ministre réformateur éthiopien Abiy Ahmed a nommé mardi un nouveau gouvernement dans lequel, pour la première fois, la parité est strictement respectée et le portefeuille de la Défense confié à une femme.
L'Éthiopie n'est que le deuxième pays africain après le Rwanda à établir la parité au gouvernement, ce que très peu de pays dans le monde ont réussi à imposer.
Les femmes occupent certains postes clés de ce gouvernement réduit à 20 postes de ministres, dont celui nouvellement créé de ministre de la Paix chargé de chapeauter la police fédérale et les services de renseignement, a indiqué le chef de cabinet de M. Abiy, Fitsum Arega, sur Twitter.
"Des femmes ont reçu des portefeuilles clés, dont celui de la Paix, du Commerce et de l'Industrie, et de la Défense", a-t-il twitté.
La nouvelle ministre de la Défense, Aisha Mohammed, est la première femme à occuper ce poste dans ce pays de la Corne de l'Afrique. Elle était auparavant ministre de la Construction et avant cela ministre du Tourisme.
Si elle la première femme à occuper le portefeuille de la Défense en Ethiopie, elle n'est pas la première sur le continent. La Kényane Raychelle Omamo remplit ainsi actuellement ces fonctions, alors que l'Afrique du Sud, la Guinée-Bissau, le Cap-vert, Madagascar, Sao Tome et Principe, le Gabon, le Nigeria et la République centrafricaine ont par le passé nommé des femmes à ce poste.
Le nouveau ministère de la Paix a également été confié à une femme, Muferiat Kamil, qui est l'ancienne présidente du Parlement.
L'ancien gouvernement comptait 28 ministres, dont seulement cinq femmes.
Avec ce gouvernement paritaire, M. Abiy, 42 ans, qui a pris ses fonctions en avril après plus de deux années de manifestations antigouvernementales ayant provoqué la chute de son prédécesseur Hailemariam Desalegn, donne une nouvelle preuve de sa volonté réformatrice.
Depuis sa nomination, il a multiplié les réformes majeures, libérant des milliers de dissidents et de journalistes, faisant la paix avec le voisin ennemi, l'Érythrée, et annonçant la privatisation de grandes compagnies publiques.
Mais la multiplication des affrontements à caractère ethnique dans la capitale et des régions plus reculées a terni son action et fait craindre que le deuxième pays le plus peuplé d'Afrique ne sombre dans la violence.
Près d'un million de personnes ont été forcées de fuir leur foyer après de violents combats entre les Oromo et la minorité ethnique des Gedeo dans le Sud, qui ont éclaté peu après sa nomination.
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