L'économie sud-africaine, la première du continent, a évité d'entrer en récession en enregistrant au deuxième trimestre de 2016 un taux de croissance de 3,3%, après une baisse de 1,2% au premier trimestre, selon les chiffres officiels publiés mardi.
"La croissance du PIB (produit intérieur brut) est de 3,3% pour le deuxième trimestre 2016", a annoncé l'agence nationale des statistiques (StatsSA).
Ce rebond s'explique par une forte progression du secteur minier (+ 1,8%), nourrie par l'augmentation de la production de platine dont l'Afrique du Sud est le numéro un mondial.
L'industrie manufacturière affiche également de bons résultats au deuxième trimestre, en hausse de 8,1%.
Le secteur agricole, touché par la grave sécheresse qui frappe l'Afrique australe depuis deux ans, subit en revanche un léger recul (-0,8%).
Il s'agit de la meilleure croissance trimestrielle enregistrée par le pays depuis le quatrième trimestre 2014.
"L'amélioration du PIB est principalement influencée par les chiffres très bas du premier trimestre", a toutefois nuancé la banque sud-africaine Nedbank dans une analyse.
"Cette hausse était prévue mais on ne s'attend pas à ce que ce rythme soit soutenu dans les douze ou dix-huit prochains mois", poursuit Nedbank.
Ces chiffres constituent néanmoins une bouffée d'oxygène pour une économie moribonde depuis plusieurs années, à l'heure où la note souveraine de l'Afrique du Sud est juste au-dessus des catégories spéculatives, un statut qui dissuade les investisseurs.
Selon le FMI, l'Afrique du Sud est redevenue mi-août la première économie du continent africain, repassant devant le Nigeria, principalement grâce à la chute du naira, la monnaie nigériane, face au dollar.
Les prévisions restent cependant plutôt moroses pour l'économie sud-africaine qui s'attend, selon la banque centrale, à une croissance nulle pour l'année 2016.
Le PIB sud-africain a progressé de 1,3% en 2015.
"L'agriculture est très dépendante de bonnes pluies lors de l'été qui arrive. Et l'amélioration dans le secteur minier va être limitée par la demande mondiale incertaine et les prix bas des matières premières", prévient Nedbank, qui prédit une croissance annuelle de 0,2%.
L'Afrique du Sud est confrontée à un chômage endémique qui touche 27% de sa population active et près de la moitié des jeunes, l'inflation y dépasse 6% et le rand sud-africain a perdu plus 30% de sa valeur face au dollar depuis deux ans.
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