Kabila : 'Avis oui, injonctions, non'

15/12/2014
Kabila : 'Avis oui, injonctions, non'

Joseph Kabila

Le président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, a déclaré lundi à Kinshasa qu'il n'acceptait pas les injonctions de l'étranger relatives à la tenue des prochaines élections dans son pays.

De nos partenaires, et pourvu que cela soit fait dans le respect de notre souveraineté, nous sommes toujours prêts à recevoir des avis, conseils et suggestions, mais jamais des injonctions, a déclaré M. Kabila dans un discours devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès.

Évoquant l'effervescence qui depuis un peu plus d'un an agite une partie aussi bien de la classe politique congolaise que de la communauté internationale à propos dudit processus électoral, M. Kabila a estimé que l'on pouvait s'interroger sur le bien fondé de l'auto-invitation dans ce débat de personnalités non congolaises aussi bien intentionnées soient elles.

Arrivé au pouvoir en 2001 pour succéder à son père assassiné, Laurent-Désiré Kabila, rebelle ayant pris le pouvoir par les armes en 1997, M. Kabila a été élu président de la RDC en 2006 à l'issue des premières élections démocratiques tenues dans le pays depuis son indépendance de la Belgique en 1960.

Il a été reconduit pour un nouveau mandat de cinq ans en 2011 lors d'un scrutin dont les résultats n'ont pas été reconnus par la majeure partie de l'opposition et dont la communauté internationale a dénoncé de nombreuses irrégularités.

Depuis l'été 2013, l'opposition soupçonne M. Kabila de vouloir se succéder à lui-même en 2016 alors que la Constitution lui interdit de briguer un troisième mandat.

La communauté internationale réclame depuis plusieurs mois aux autorités congolaises la publication d'un calendrier électoral complet jusqu'à la prochaine présidentielle de façon à pouvoir soutenir le processus électoral, et demande que la Constitution du pays soit respectée. Les États-Unis, ont dit eux très clairement qu'ils voulaient voir M. Kabila se retirer du pouvoir à la fin de son mandat, en décembre 2016.

Déplorant la tendance [...] de certains compatriotes [à] en appeler systématiquement à l'étranger pour régler les différends entre congolais comme si dans ce pays nous n'avions pas collectivement assez de sagesse et de maturité pour le faire nous-mêmes, le président congolais a affirmé que le peuple congolais n'[était] pas n'importe quel peuple et qu'il était jaloux de son indépendance conquise de haute lutte.

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