Le président soudanais a déclaré vendredi l'état d'urgence dans l'ensemble du Soudan. Il a également limogé les instances dirigeant les provinces du pays.
Il est au pouvoir depuis presque 30 ans. Et depuis deux mois son pays est secoué par des manifestations réclamant son départ. Le président du Soudan, Omar El-Béchir, a annoncé vendredi dans un discours télévisé le limogeage du gouvernement et décrété l'état d'urgence dans tout le pays.
En plein marasme économique, le Soudan est le théâtre depuis le 19 décembre de manifestations quasi-quotidiennes déclenchées par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain. La contestation s'est vite transformée en un mouvement réclamant la chute du président, qui tient le pays d'une main de fer depuis 1989.
Le puissant Service national du renseignement et de la sécurité mène la répression du mouvement et a arrêté depuis décembre des centaines de manifestants, leaders de l'opposition, militants et journalistes, d'après des ONG. Selon un bilan officiel, 31 personnes sont mortes depuis le 19 décembre. L'ONG Human Rights Watch évoque le chiffre de 51 morts, dont des enfants et des personnels médicaux.
Le président, qui impute les violences à des "conspirateurs", avait déclaré en janvier que la seule façon de changer le pouvoir en place était de passer par les urnes. En dépit de la répression, l'Association des professionnels soudanais, qui regroupe notamment des médecins, enseignants et ingénieurs, maintient la pression en appelant à des manifestations quotidiennes à travers le pays.
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