Les Ghanéens ont commencé à voter mercredi pour le premier tour de la présidentielle. Le scrutin oppose sept candidats, dont le chef de l'Etat John Dramani Mahama et le principal candidat de l'opposition Nana Akufo-Addo.
Ils faisaient encore nuit lorsque les premiers électeurs se sont rendus dans le calme aux urnes à Bole (nord), région du président sortant. A l'entrée d'un township, Abudula Alhassan, 40 ans, dit venir voter pour le futur de ses quatre enfants: "Mahama a été bon pour nous", dit-il, citant un meilleur accès à l'eau et de meilleures routes.
Quelque 15 millions d'électeurs de ce pays anglophone d'Afrique de l'Ouest sont attendus dans les bureaux de vote.
Sept candidats sont en lice pour le premier tour, dont une ex-première dame, Nana Konadu Agyeman-Rawlings. Mais la bataille, annoncée comme serrée, se jouera vraisemblablement entre les rivaux historiques: le président Mahama du Congrès national démocratique (National Democratic Congress, NDC) et le leader du NPP (Nouveau parti patriotique). Ils briguent un mandat de quatre ans.
John Dramani Mahama, 58 ans, est une personnalité affable et habituellement perçue comme un homme du peuple. Il peut se féliciter d'avoir instauré une discipline fiscale. Son mandat a cependant été entaché par un ralentissement économique, notamment dû à la chute des cours des matières premières, dont le Ghana est fortement dépendant (or, cacao, pétrole,...), et à des scandales de corruption au sein de l'administration, particulièrement de la justice.
L'opposant Nana Akufo-Addo, 72 ans, juge que ce scrutin est un "moment charnière" pour le Ghana. C'est la troisième fois qu'il se présente à la magistrature suprême. Pour ses partisans, l'opposant porte l'image d'un "leader incorruptible". Ils espèrent qu'il pourra remettre l'économie d'aplomb pour entrer en compétition avec la Côte d'Ivoire, voisin en plein regain de croissance.
Bien que le Ghana soit généralement cité comme exemple de pays démocratique et pacifique en Afrique de l'Ouest, on s'inquiète de l'influence des "macho men", des gangs financés en sous-main par des hommes politiques locaux. Cette année, bien qu'il soit peu probable que le pays s'embrase, les experts s'attendent à des violences sporadiques plus importantes.
La campagne pour la présidentielle et les législatives a d'ailleurs déjà été marquée par des tensions et des violences. Un supporter du principal parti d'opposition a été tué lundi dans des heurts. Ces derniers ont également fait 14 blessés, dont six sont dans un état critique.
Des observateurs de la Cédéao, l'organisation régionale de l'Afrique de l'Ouest, surveillent l'élection. Les résultats du scrutin sont attendus jeudi soir. Si aucun des deux principaux partis ne remporte plus de 50% des voix, un second tour aura lieu courant décembre.
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