Burundi : l'UE suspend sa mission d'observation

28/05/2015
Burundi : l'UE suspend sa mission d'observation

Les conditions en cours ne permettentt pas la tenue d'élections crédibles

L'Union européenne (UE) a annoncé jeudi la suspension de sa mission d'observation électorale au Burundi, la situation actuelle ne permettant pas la tenue d'élections crédibles dans ce pays plongé dans une grave crise autour d'un troisième mandat du président Pierre Nikurunziza.

La Mission d'observation électorale de l'UE au Burundi suspend son déploiement, les conditions en cours ne permettant pas la tenue d'élections crédibles, indique-t-elle dans un communiqué.

Cet état de faits, constaté depuis l'arrivée de la Mission, a continué à se détériorer, selon David Martin, chef de cette mission, cité par le communiqué, qui s'alarme d'une atmosphère de peur et d'intimidation généralisée, exacerbée par des conditions de sécurité extrêmement volatiles.

Des élections législatives et communales sont censées se tenir le 5 juin, avant un scrutin présidentiel le 26 juin. Le Burundi est plongé dans une grave crise politique depuis l'annonce fin avril de la candidature du président Nkurunziza à un troisième mandat. Le pouvoir fait face à des manifestations quotidiennes dans les rues de Bujumbura. Les violences ont fait plus d'une trentaine de morts en un mois.

A des rapports faisant état, depuis longtemps et toujours actuellement, d'activités menées par les Imbonerakure (ligue de jeunesse du parti au pouvoir CNDD-FDD, que l'ONU considère comme une milice), s'est ajoutée une augmentation du nombre de cas crédibles de violations des droits de l'Homme, souligne la mission européenne, qui cite l'assassinat samedi d'un leader de l'opposition, un cas particulièrement préoccupant de violence politique.

La Mission a constaté l'absence de véritable campagne électorale au profit de tous les candidats. De fait, seuls quelques partis ont pu mener des activités de campagnes visibles, précisément le CNDD-FDD (...), alors que les partis d'opposition n'ont pu entreprendre des activités de campagne manifestes, en raison de l'absence de conditions de sécurité et du climat d'intimidation en cours.

Les médias indépendants, déjà interdits d'antenne ou limités intentionnellement à la capitale, ne sont plus opérationnels, alors que de nombreux journalistes ont été menacés et contraints de quitter le pays.

Les manifestations contre le troisième mandat restent interdites, et leurs participants (...) sont victimes de l'usage excessif de la force par les corps de sécurité, s'inquiète également la mission de l'UE.

La Commission électorale (Céni), ajoute encore le texte, n'a pas toujours fait preuve d'indépendance, exacerbant ainsi les sérieux doutes émis par la société civile et les leaders de l'opposition lors de sa nomination.

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