Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, confronté depuis deux semaines à une contestation inédite en 20 ans de pouvoir, a annoncé lundi renoncer à briguer un 5e mandat et le report sine die de la présidentielle prévue le 18 avril.
Dans un message à la nation publié par l'agence officielle APS, il précise que la présidentielle aura lieu «dans le prolongement» d'une conférence nationale" chargée de réformer le système politique et d'élaborer un projet de Constitution d'ici fin 2019.
Dans la foulée, le Premier ministre Ahmed Ouyahia a présenté sa démission.
L'Algérie restait mobilisée, au 2e jour d'une grève nationale inégalement suivie, contre la candidature à un 5e mandat Abdelaziz Bouteflika. Le président algérien est rentré la veille après deux semaines d'hospitalisation à Genève pour des «examens médicaux».
Au lendemain de manifestations dimanche de milliers de lycéens, l'ensemble des barreaux d'Algérie a entamé une grève de 48 heures. Ni le chef de l'Etat, qui fait face à une contestation d'ampleur inédite depuis qu'il a été élu pour la première fois en 1999, ni son camp ne se sont exprimés depuis son retour en Algérie.
Les avocats d'Algérie demandent au Conseil constitutionnel, qui doit statuer avant jeudi sur la validité des dossiers de candidatures à la présidentielle du 18 avril, de ne pas valider celle de M. Bouteflika en raison de son «incapacité à exercer» les fonctions de chef de l'Etat. Les séquelles d'un AVC ont empêché M. Bouteflika, 82 ans, de s'adresser de vive voix à ses concitoyens depuis 2013.
Sur les réseaux sociaux, un mystérieux «Club des juges» a appelé les magistrats à cesser le travail. Ce «Club des juges» qui dit rassembler 1000 magistrats, a aussi affirmé que ses membres refuseraient de siéger dans les commissions électorales dont les magistrats constituent la moitié des effectifs.
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