Le Fonds monétaire international (FMI) a indiqué jeudi qu'il attendrait la formation d'un gouvernement "reconnu internationalement" au Burkina Faso pour reprendre son aide au pays.
"Nous entendons reprendre les discussions avec les autorités dès qu'un gouvernement de transition reconnu internationalement sera en place", a déclaré un porte-parole du FMI William Murray lors d'une conférence de presse à Washington.
En décembre dernier, le Fonds a ouvert une ligne de crédit de 41,6 millions de dollars sur trois ans en faveur du Burkina Faso dont le versement par tranches est soumis à des audits trimestriels et à des réformes.
Mais la crise politique ouverte par la chute du président Blaise Compaoré le 31 octobre après 27 ans de règne a mis ce processus entre parenthèses.
Armée et civils ont approuvé jeudi soir à l'unanimité une charte fixant les institutions de transition dans le pays, étape importante vers une remise du pouvoir aux civils par les militaires.
Le présent projet de charte est voté à l'unanimité, a affirmé Henry Yé, président d'une commission qui rassemblait opposition, autorités religieuses et traditionnelles, société civile et armée.
Le président de la transition, un civil, sera nommé par un collège électoral, a-t-on appris auprès de délégués. Il ne pourra être issu d'un parti politique.
Le président de l'assemblée, nommée Conseil national de transition (CNT), une chambre de 90 membres, sera également un civil, de mêmes sources. L'armée, qui avait des prétentions sur ce poste, a cédé face aux civils, avait reconnu en début d'après-midi le lieutenant-colonel Isaac Zida, l'actuel homme fort du pays.
Le Premier ministre, désigné par le président, pourra être un civil ou un militaire, selon les délégués. Il sera à la tête d'un gouvernement de 25 membres.
Mis sous pression par l'Union africaine et les partenaires occidentaux du Burkina Faso pour qu'ils rendent le pouvoir, les militaires ont dû faire des concessions.
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