Le Royaume-Uni "a confirmé formellement" vendredi à l'Union européenne ne pas vouloir prolonger la période de transition expirant fin décembre pendant laquelle ils doivent s'accorder sur leur relation post-Brexit, avant un mini-sommet consacré à ces négociations lundi.
"J'ai formellement confirmé que le Royaume-Uni ne prolongerait pas la période de transition, et le moment pour demander une extension est désormais passé", a déclaré le ministre Michael Gove sur Twitter après une réunion en ligne avec le vice-président de la Commission européenne chargé des relations institutionnelles, Maros Sefcovic. "Le 1er janvier 2021, nous reprendrons le contrôle et retrouverons notre indépendance politique et économique", a-t-il ajouté.
Sorti de l'Union européenne le 31 janvier, le Royaume-Uni négocie désormais avec Bruxelles pour définir leurs relations commerciales à la fin de la période de transition mais les discussions sont jusqu'à présent dans l'impasse. Le gouvernement britannique peut demander une prolongation des pourparlers à condition de le faire d'ici à la fin juin, mais il s'est toujours refusé à cette option, comme il l'a confirmé vendredi.
Michael Gove "n'aurait pas pu être plus clair", a constaté Maros Sefcovic devant la presse. "Je le prends comme la conclusion définitive de cette discussion".
Sur Twitter, le négociateur européen Michel Barnier "a pris note de la décision britannique de ne pas prolonger". "Nous devons maintenant faire des progrès sur le fond", a-t-il averti.
Une rencontre virtuelle au sommet aura lieu lundi entre le Premier ministre Boris Johnson et les dirigeants européens. Des sessions de négociations entre Londres et l'UE sont prévues pour juillet, août et septembre.
Sans accord, les seules règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), avec leurs droits de douane élevés, s'appliqueraient aux relations commerciales entre ces anciens partenaires.
Pour ne pas pénaliser les entreprises britanniques déjà victimes des effets économiques de la pandémie de nouveau coronavirus, le gouvernement a décidé d'imposer des contrôles frontaliers moins rigoureux que prévu avec l'UE à partir du 1er janvier prochain, selon plusieurs médias.
Selon le Financial Times, un "régime provisoire plus léger" est prévu pour les biens importés de l'UE dans les ports d'entrée comme Douvres (sud), qu'il y ait ou non un accord conclu avec l'Union européenne. En revanche, il est toujours prévu que les biens exportés du Royaume-Uni vers l'UE soient soumis à des contrôles complets.
"Nous avons conscience de l'impact que le coronavirus a eu sur les entreprises britanniques et lorsque nous reprendrons le contrôle de nos lois et de nos frontières à la fin de cette année, nous adopterons une approche pragmatique et flexible pour aider les entreprises à s'adapter aux changements et aux opportunités (créées par le fait) d'être en dehors du marché unique et de l'union douanière", a dit une source gouvernementale à l'AFP.
Deuxième pays le plus endeuillé par la pandémie, avec plus de 41.000 morts, le Royaume-Uni a aussi subi de plein fouet son impact économique, avec un chute de 20% du PIB en avril, le premier mois complet du confinement.
Les chefs des gouvernements écossais et gallois ont écrit une lettre commune à Boris Johnson vendredi pour le prier de demander à l'UE une prolongation de la période de transition, afin de soutenir les entreprises.
"Nous pensons que sortir de la période de transition à la fin de l'année serait extraordinairement imprudent", ont écrit la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon et son homologue gallois Mark Drakeford.
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