Les pays membres de l’Union africaine (UA) ont lancé symboliquement dimanche à Niamey la « phase opérationnelle » de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlec), qui doit constituer un pas vers la 'paix et la prospérité en Afrique' et devenir 'le plus grand espace commercial au monde'.
La cérémonie s’est déroulée en présence du président Faure Gnassingbé, l’un des plus grands supporters de cet ambitieux projet.
L’UA estime que la Zlec permettra d’augmenter de près de 60% d’ici à 2022 le commerce intra-africain et de donner un coup de fouet à l’ensemble de ses économies. Ses détracteurs évoquent le manque de complémentarité des économies et craignent que des importations bon marché ne portent préjudice aux petits producteurs agricoles et industriels.
La Zlec doit favoriser le commerce au sein du continent, attirer des investisseurs et permettre aux pays africains de s’émanciper de l’exploitation des matières premières.
Actuellement, seulement 16% du commerce des pays africains s’effectue avec d’autres pays du continent, et ce principalement au sein des groupes économiques régionaux tels que la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe), la Cedeao (Communauté économique d’Afrique de l’Ouest) ou l’EAC (Communauté d’Afrique de l’Est). Le commerce intra-européen s’élève à quelque 65%.
La réussite de cette zone de libre-échange dépend beaucoup de l’élimination d’obstacles dits non tarifaires, auxquels la Zlec entend s’atteler, tels la corruption, la piètre qualité des infrastructures ou le temps d’attente aux frontières.
Dans un rapport publié en avril, le Fonds monétaire international (FMI) soutient qu’améliorer la logistique commerciale, tels les services douaniers, et régler le problème des mauvaises infrastructures pourrait être jusqu’à quatre fois plus efficace que la réduction des tarifs douaniers pour favoriser le commerce’.
Les pays membres pourront protéger certains secteurs d’une suppression trop rapide des droits de douane.
Le but de la Zlec est dans un premier temps de supprimer les droits de douane pour 90% des marchandises. Laissés à la discrétion de chaque pays, 7% pourcents seront libéralisés sur une période plus longue, tandis que les trois restants ne le seront pas.