L'adoption par les députés ukrainiens d'un projet de loi octroyant une plus grande autonomie aux régions séparatistes de l'est de l'Ukraine a tourné lundi à des heurts entre policiers et manifestants nationalistes devant le parlement. Bilan: un mort et des blessés.
Au moins 90 membres des forces de l'ordre ont été blessés lors de ces heurts avec des manifestants nationalistes, notamment du parti d'extrême-droite Svoboda, selon le ministre de l'Intérieur Arsen Avakov. Cette formation est opposée à l'adoption par les députés en première lecture d'un projet de réforme constitutionnelle visant à octroyer davantage d'autonomie aux régions séparatistes de l'Est prorusse.
Un membre de la Garde nationale a succombé sur la table d'opération à un éclat au coeur reçu au cours des affrontements, selon le ministre et la porte-parole de la Garde nationale. Quatre personnes ont des blessures graves "aux yeux, au ventre, au cou et aux jambes", a aussi précisé M. Avakov alors que la police de Kiev a de son côté fait état de jusqu'à 100 blessés, dont plusieurs graves.
Le ministre de l'Intérieur a accusé les membres de Svoboda d'avoir lancé "plusieurs engins explosifs" sur les forces de l'ordre.
Les violences ont éclaté peu après l'approbation par le parlement en première lecture d'une réforme donnant plus d'autonomie à l'Est séparatiste en proie à la guerre. Un total de 265 députés, contre un minimum requis de 226, ont voté en faveur de cette décision lors d'une séance houleuse, pendant laquelle des députés opposés à ce projet qu'ils considèrent "anti-ukrainien" et "pro-Poutine" ont bloqué l'accès à la tribune parlementaire et scandé "Honte!".
L'adoption de ce projet de réforme avait été exigée par les alliés occidentaux de l'Ukraine qui y voient un moyen d'apaiser le conflit armé ayant fait plus de 6800 morts en 16 mois. Beaucoup en Ukraine dénoncent cette réforme comme une tentative de légaliser de facto le contrôle par les rebelles d'une partie de l'est industriel du pays.
Le texte de loi octroie davantage de pouvoirs aux conseils des élus régionaux et locaux, notamment ceux situés dans la zone actuellement sous contrôle rebelle. Il autorise notamment l'organisation d'une "police populaire".
Mais contrairement aux attentes des séparatistes, il ne confirme pas définitivement le statut de semi-autonomie des territoires sous leur contrôle. Selon le texte, ce statut doit être déterminé par une loi séparée et seulement pour une durée de trois ans.
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