Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, a déclaré jeudi à Paris qu'il était vital pour son pays de restructurer sa très lourde dette, lors d'une intervention devant l'OCDE avec laquelle la Grèce a annoncé un partenariat sur des réformes.
Nous ne pouvons pas prétendre plus longtemps que la dette publique de notre pays est viable, a dit M. Tsipras au siège de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), assurant qu'après cinq années de déclin économique et rigueur sociale, (le) pays restait dans un état économique désespéré.
Il est absolument vital pour la Grèce que sa dette publique soit restructurée ce qui rendrait le pays solvable, ferait baisser de manière spectaculaire le taux d'intérêt à dix ans, et rendrait possible pour nous de nous financer sur les marchés, a-t-il ajouté.
M. Tsipras, qui a assuré qu'il ne voulait pas réformer la Grèce mais la transformer, parce qu'elle se trouve dans un état économique désespéré, a réclamé pour cela de l'espace budgétaire.
La Grèce et l'OCDE ont annoncé jeudi un partenariat sur la mise en place de réformes, sur la fiscalité ou la concurrence par exemple, dont Athènes espère qu'il sera un passeport de sa bonne volonté réformatrice.
Le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria, a rappelé que le gouvernement de gauche radicale arrivé au pouvoir tout récemment en Grèce avait le premier fait appel à l'institution internationale.
Cette organisation d'une trentaine d'Etats, souvent surnommée club des pays riches, entend apporter son expertise à Athènes par exemple pour rendre l'administration fiscale plus efficace, ou pour briser des monopoles ou oligopoles sur certains marchés.
Tout en plaisantant sur le fait qu'il se sentait au siège de l'OCDE plus à l'aise qu'avec d'autres institutions comme l'ancienne troïka, cette délégation de la BCE, de l'Union européenne et du FMI chargée jusque récemment d'évaluer la politique économique et budgétaire grecque, Alexis Tsipras a reconnu un problème de défiance mutuelle entre Athènes et certains partenaires européens.
En faisant en sorte que l'OCDE cosigne les réformes de la Grèce, toujours dans une situation financière très précaire, M. Tsipras a espéré produire ainsi un passeport pour convaincre nos partenaires de la volonté de réformes d'Athènes.
M. Gurria a précisé qu'il n'était pas question que quiconque se substitue à quiconque et précisé que les propositions de l'OCDE, basées sur les expériences de ses membres, porteraient plus sur le moyen et long terme, refusant toute compétition entre son institution et celles qui composaient la troïka.
Cette dernière était devenue pour les Grecs le symbole d'un chantage à l'austérité.
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