Le Portugal, dont les comptes sont suivis à la loupe par Bruxelles, a ramené son déficit public à 2,8% du PIB au premier semestre, contre 4,6% entre janvier et juin 2015, a annoncé vendredi l'Institut national des statistiques (Ine).
Entre janvier et juin 2016, le déficit des administrations publiques a été réduit à 2,5 milliards d'euros, comparé à 4 milliards à la même période de l'an dernier, a précisé l'Ine dans un communiqué.
Au deuxième trimestre, le déficit a diminué à 2,5% du PIB, contre 3,6% entre avril et juin 2015, grâce à une baisse des dépenses de 1,6% et une hausse des recettes de 0,9%. L'investissement public a chuté de 26,2% sur cette période.
"La mise en oeuvre du budget se déroule avec succès, les chiffres montrent une amélioration importante par rapport à 2015", a réagi le ministre des Finances Mario Centeno, réitérant l'engagement du gouvernement socialiste à respecter ses objectifs annuels.
Un avis qui n'est pas partagé par l'opposition de droite: "la croissance ralentit, les exportations baissent et l'investissement chute", a commenté Antonio Leitao Amaro, vice-président du groupe parlementaire du Parti social-démocrate (PSD).
Dans son budget 2016, le Portugal s'est fixé comme objectif de ramener son déficit à 2,2% du PIB, après un déséquilibre de 4,4% en 2015. Moins optimiste, la Commission européenne prévoyait en mai un déficit de 2,7% du PIB, et a ensuite émis une recommandation fixant la barre à 2,5%.
Le Premier ministre socialiste Antonio Costa a depuis assuré à plusieurs reprises que le pays terminerait l'année avec un déficit "clairement en dessous des 2,5% du PIB".
Les experts du Fonds monétaire international (FMI) tablent pour leur part sur un "déficit proche de 3%", tout en reconnaissant dans un rapport publié jeudi que l'exécution budgétaire de janvier à mai était "dans l'ensemble conforme" aux prévisions.
L'institution de Washington a fait écho à la Commission européenne, qui avait demandé lundi une nouvelle fois à Lisbonne de soumettre des mesures supplémentaires d'environ 450 millions d'euros, soit 0,25% du PIB, une option exclue jusqu'ici par le gouvernement socialiste.
Menacé de sanctions européennes après avoir manqué en 2015 son objectif de ramener son déficit sous les 3% du PIB, le Portugal, tout comme l'Espagne, y a finalement échappé.
Sorti en mai 2014 d'un plan d'aide internationale de 78 milliards d'euros, le Portugal a quelque peu desserré l'étau de l'austérité depuis l'arrivée au pouvoir en novembre 2015 d'un gouvernement socialiste soutenu par les partis de la gauche antilibérale.
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