La Hongrie a annoncé mercredi qu'elle allait nommer un chargé des Affaires consulaires pour la Syrie, devenant l'un des rares pays européens représentés dans ce pays en guerre isolé par les diplomaties occidentales.
A partir de l'année prochaine, "un diplomate chargé de la Syrie se rendra occasionnellement sur place pour suivre le soutien humanitaire et diriger les affaires consulaires", a fait savoir à l'AFP le ministère hongrois des Affaires étrangères. Le ministère affirme que cette décision correspond aux "pratiques d'autres pays de l'Union européenne" en Syrie.
La République tchèque est actuellement le seul Etat membre de l'UE à avoir maintenu une mission diplomatique dans ce pays en proie à un conflit armé depuis 2011, les autres représentations occidentales ayant préféré fermer leur mission, mettant un terme à leur relation avec le régime de Bachar el-Assad.
La Roumanie conserve une ambassade, mais l'ambassadeur est basé à Beyrouth, au Liban. La Bulgarie a gardé un chargé d'Affaires.
Ces dernières années, les pays de l'UE ont pu dépêcher des diplomates en Syrie, mais uniquement pour des négociations portant sur des questions humanitaires ou politiques, jamais pour des questions consulaires.
La Hongrie, membre de l'Union européenne depuis 2004, dit avoir fourni une assistance aux chrétiens du Proche-Orient, y compris en Syrie et expliqué qu'un "nombre considérable" d'étudiants syriens suivent actuellement un cursus universitaire sur son territoire..
Une source proche du gouvernement hongrois a déclaré à l'AFP que Budapest envisageait de discuter avec le président syrien afin de le convaincre d'améliorer l'aide portée aux chrétiens.
La Hongrie souhaiterait également "prendre une longueur d'avance" en vue de nouvelles opportunités économiques sur les autres pays de l'UE susceptibles de renouer des liens prochainement. "Beaucoup de gens (au sein du parti au pouvoir) Fidesz et du gouvernement pensent que le retour de Bachar el-Assad dans le jeu n'est qu'une question de temps", a déclaré cette source.
Dirigée depuis 2010 par le Premier ministre nationaliste Viktor Orban, la Hongrie a souvent été en désaccord avec les autres pays européens et les instances de l'UE, en particulier sur les questions migratoires.
De nombreux pays européens s'opposent à toute normalisation des relations avec le régime syrien.
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