Après la « marche républicaine » de dimanche 11 janvier, c'était au tour des députés français d'incarner l'unité nationale. A l'Assemblée, mardi 13 janvier, lors de la traditionnelle séance de questions au gouvernement transformée en hommage aux victimes des attentats de Charlie Hebdo, de Montrouge et du supermarché casher de la porte de Vincennes, les députés ont entonné ensemble la Marseillaise puis salué quasi unanimement le discours du Premier ministre Manuel Valls.
Le chef du gouvernementa été ovationné par l'ensemble des députés debout. Des applaudissements ont aussi salué à plusieurs reprises ses propos, quand il a appelé à lutter contre l'antisémitisme ou lorsqu'il a plaidé, en référence au polémiste Dieudonné, pour une justice « implacable à l'égard de ces prédicateurs de la haine ».
"La France est debout, elle est toujours présente (...) je veux rendre à nouveau l'hommage de la nation à toutes les victimes (..) Le peuple français, une fois encore, a été à la hauteur de son histoire", a affirmé Manuel Valls lors de son discours de 40 minutes à l'Assemblée nationale pendant la séance d'hommage rendue aux victimes des attentats.
En trois jours, les forces de sécurité, au péril de leur vie, ont mené un travail remarquable", a poursuivi le Premier ministre. "A aucun moment nous ne devons baisser la garde (...) la menace globale est toujours présente (...) des risques sérieux demeurent (...) Des risques très élevés liés à d'éventuels complices" existent, a également déclaré Manuel Valls.
"Oui la France est en guerre contre le terrorisme, le jihadisme et l'islamisme radical (...) mais pas contre une religion (...) La France n'est pas en guerre contre les musulmans (...) La France protégera tous ses concitoyens, ceux qui croient comme ceux qui ne croient pas", a-t-il encore ajouté avant de préciser : "A une situation exceptionnelle doivent répondre des mesures exceptionnelles (..) mais pas de mesures d'exceptions qui dérogeraient au droit".
"Quand on s'attaque aux juifs de France, on s'en prend à la France", a ensuite déclaré Manuel Valls. "Il y a un nouvel antisémitisme dans nos quartiers, il faut le dire", a-t-il encore assuré. "Il y a une différence fondamentale entre la liberté et l'antisémitisme, le racisme, le négationnisme", a-t-il souligné en référence à la dernière affaire Dieudonné, qualifiant ce dernier de "prédicateur de la haine".
"L'autre urgence est de protéger nos compatriotes musulmans (...) S'attaquer à une mosquée, à une église (...) c'est une offense à nos valeurs (...) Je ne veux plus qu'il y ait des juifs qui puissent avoir peur et des musulmans qui aient honte (...) une seule chose compte : rester fidèle à l'esprit du 11 janvier 2015 (...) Il y aura un avant et un après", a conclu Manuel Valls sous un tonnerre d'applaudissements.
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