Le ralentissement des flux migratoires est un dossier prioritaire de l'année qui commence pour l'UE, encore loin d'être satisfaite de sa coopération avec la Turquie en la matière, ont souligné jeudi des responsables européens réunis à Amsterdam pour lancer la présidence néerlandaise de l'Union.
Sur l'un des autres sujets brûlants qui menacent l'unité de l'UE, le maintien ou non du Royaume-Uni en son sein, nous sommes relativement optimistes, a assuré le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, dont le pays conduira lors des six prochains mois les travaux des Etats membres. Le dossier du Brexit, la sortie du Royaume-Uni de l'Union, sera au coeur du prochain sommet de l'UE les 18 et 19 février.
La Commission européenne, en visite à Amsterdam pour marquer le coup d'envoi de cette présidence, a dressé un bilan mitigé du plan d'action qu'elle a négocié avec la Turquie pour endiguer l'afflux de migrants vers l'Europe.
Il est très clair que ces dernières semaines les chiffres (de migrants entrant en Europe depuis les côtes turques, ndlr) sont restés relativement élevés, donc il reste encore beaucoup de travail, a estimé son vice-président, Frans Timmermans, lors d'une conférence de presse.
Nous avons vu de premiers résultats qui sont encourageants, mais nous sommes loin d'être satisfaits, a-t-il lancé.
M. Timmermans doit rencontrer lundi à Ankara de hauts responsables turcs pour faire le point. L'UE a notamment mis sur la table un financement à hauteur de 3 milliards d'euros pour des projets d'intégration de réfugiés syriens en Turquie, qu'elle veut aussi aider à mieux équiper ses garde-côtes.
Il n'y a pas de temps à perdre. L'Europe est confrontée à une série de graves problèmes, a lancé Mark Rutte. La situation à nos frontières est compliquée et fragile, a-t-il constaté, faisant de la crise migratoire, de la sécurité internationale et du terrorisme, de la croissance et de l'emploi les priorités de la présidence néerlandaise de l'UE.
Le Premier ministre des Pays-Bas a aussi appelé les Européens à faire preuve de solidarité dans la répartition de réfugiés entre Etats membres, alors que le plan de relocalisation adopté à cet effet peine à s'appliquer.
Au 6 janvier, seulement 272 réfugiés ont ainsi été répartis depuis la Grèce et l'Italie vers d'autres Etats membres, censés en accueillir à terme 160.000.
M. Rutte a par ailleurs fait part de son optimisme quant aux chances de trouver un accord avec le Premier ministre britannique David Cameron sur ses exigences en amont d'un référendum sur le maintien de la Grande-Bretagne au sein de l'Union.
Nous sommes relativement optimistes, mais beaucoup de travail reste à faire, a-t-il dit. Nous travaillons désormais (...) à arriver à une conclusion en février, lors d'un nouveau sommet à Bruxelles des 28 chefs d'Etat et de gouvernement européens.
La Commission européenne a également abordé à Amsterdam un autre sujet qui préoccupe Bruxelles, la Pologne.
Nous devons avoir de bonnes et amicales relations avec la Pologne, a plaidé le président de la Commission Jean-Claude Juncker, alors que l'exécutif européen vient de demander à Varsovie des explications sur ses réformes controversées dans le domaine des médias et de la justice.
Un débat d'orientation sur ce thème doit avoir lieu le 13 janvier à la Commission. Il s'agit de la première étape d'une nouvelle procédure, encore jamais utilisée, visant à engager rapidement un dialogue avec un Etat membre dans lequel l'UE craint des menaces contre l'Etat de droit.
Nous en sommes au début de la procédure. Maintenant nous sommes en discussion avec la Pologne et je ne veux pas spéculer sur d'autres conséquences, a tempéré le président de la Commission.
Il ne faut pas surdramatiser. Notre approche est très constructive. Nous ne sommes pas en train de taper sur la Pologne, a-t-il affirmé.
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