Poutine met en garde ceux qui veulent réécrire l'Histoire

27/01/2015
Poutine met en garde ceux qui veulent réécrire l'Histoire

Vladimir Poutine

Vladimir Poutine a qualifié mardi d'inacceptable toute tentative de réécrire l'Histoire en référence au regard porté sur des personnages controversés de la Seconde guerre mondiale, considérés comme des supplétifs des nazis par Moscou et comme des héros de l'indépendance par certains en Ukraine et dans les pays baltes.

Toute tentative de taire les événements, de fausser, de réécrire l'Histoire est inacceptable et immorale, a déclaré le chef de l'Etat russe, lors d'une cérémonie à Moscou au musée du Judaïsme pour le 70e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz.

Souvent, derrière ces tentatives, il y a le désir de cacher sa propre honte, la honte de sa lâcheté, hypocrisie et trahison, de cacher sa complicité tacite, passive ou active avec les nazis, a ajouté M. Poutine sans dire qui il visait.

Les faits historiques sont irréfutables. Ils démontrent que les 'Bandéristes' et autres collaborateurs, des complices d'Hitler, ont participé au génocide du peuple juif, a martelé le président. 

Les bandéristes évoqués par le président russe sont les partisans de Stepan Bandera, leader des combattants anti-soviétiques de l'Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA).

L'UPA, qui a affronté l'Armée rouge et dont les membres ont combattu mais aussi collaboré avec les Nazis, est abhorrée en Russie tandis que dans l'ouest de l'Ukraine, Stepan Bandera est considéré comme un héros de la lutte pour l'indépendance ukrainienne.

La mémoire du chef de file des nationalistes ukrainiens est toujours célébrée par les partis d'extrême-droite Svoboda et Pravy Sektor, ce qui prouve que l'Ukraine suit la voie des Nazis, selon la diplomatie russe.

Depuis plusieurs années avec les pays baltes mais surtout depuis le début du déclenchement de la crise ukrainienne, Ukrainiens et Russes se livrent une guerre des mémoires sur le rôle de l'Armée rouge ou des nationalistes ukrainiens pendant la Seconde Guerre mondiale.

Dernière polémique en tête, avec la Pologne cette fois-ci: la semaine dernière, la Russie avait accusé la Pologne de se moquer de l'Histoire et de faire preuve d'hystérie anti-russe, après les déclarations du chef de la diplomatie polonaise selon lequel les Ukrainiens, et non l'Armée rouge, avaient libéré le camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau.

Ce camp a été libéré le 27 janvier 1945 par des soldats du Premier Front ukrainien de l'Armée rouge, composée de soldats originaires des différentes républiques soviétiques, notamment des Russes et des Ukrainiens.

70% des combattants et officiers de l'Armée rouge étaient russes, a souligné mardi M. Poutine. Et la grande partie du sacrifice sur l'autel de la Victoire a été fait par le peuple russe, a-t-il ajouté, en référence aux 20 millions de morts qu'a subi l'URSS.

M. Poutine n'a pas participé aux cérémonies organisées en Pologne pour la célébration du 70e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz, estimant ne pas avoir reçu d'invitation officielle, bien que Varsovie ait fait valoir qu'aucune invitation officielle n'a été envoyée aux nombreux chefs d'Etat y participant.

Le président russe a profité de la cérémonie pour dresser un parallèle avec la situation du conflit ukrainien.

Nous savons tous à quel point est dangereuse et destructrice la politique de deux poids et deux mesures, l'indifférence au sort d'autrui, l'apathie devant le destin de l'autre, a-t-il déclaré.

C'est le cas avec la tragédie dans le sud-est de l'Ukraine où on abat de sang-froid depuis plusieurs mois des civils, a-t-il lancé.

La Russie reproche aux Occidentaux d'être indifférents aux populations civiles du Donbass, où l'armée ukrainienne affronte les séparatistes prorusses, soutenus militairement par Moscou selon Kiev, l'Union européenne et les Etats-Unis.

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