Le Brexit s'est invité au cœur du duel télévisé à distance lundi soir entre la Première ministre britannique Theresa May, prête à ne pas signer d'accord avec Bruxelles, et son rival travailliste Jeremy Corbyn, déterminé à trouver une issue.
A dix jours des élections législatives, les deux leaders du Parti conservateur et travailliste ont été interrogés successivement et séparément par le public puis le journaliste Jeremy Paxman devant des millions de téléspectateurs.
Mme May a refusé tout face-à-face direct avec son rival du Labour alors que le principal parti d'opposition a rattrapé une partie de son énorme retard dans les sondages sur les conservateurs ces dernières semaines, avant que la campagne ne soit suspendue pendant quatre jours à la suite de l'attentat de Manchester.
Le public a attaqué Jeremy Corbyn d'abord sur la sécurité, son maillon faible. Theresa May a été interpellée à plusieurs reprises sur les coupes budgétaires imposées par le gouvernement conservateur dans les services publics depuis 2010.
Mme May et M. Corbyn ont ensuite été soumis au feu roulant des questions de Jeremy Paxman, journaliste réputé pour ses interviews sans concessions, qui avait posé la même question douze fois de suite à un homme politique en 1997.
Jeremy Corbyn s'est plutôt bien tiré de l'exercice aux yeux même d'un de ses plus grands critiques, l'ex-leader du parti Ukip Nigel Farage qui, tout en réaffirmant son opposition totale, l'a trouvé "totalement sincère".
Theresa May a, elle, été poussée dans ses retranchements, surtout sur le Brexit contre lequel elle avait fait campagne avant le référendum du 23 juin 2016.
Elle a répété que, selon elle, "pas d'accord est meilleur qu'un mauvais accord" pour le Royaume-Uni et a promis d'être "aussi coriace qu'il le faudra" lors des négociations qui débuteront quelques jours après le scrutin du 8 juin.
Jeremy Corbyn a lui assuré qu'il ferait "en sorte" qu'il y ait un accord avec l'UE. Acceptant le "verdict du peuple", il s'est dit lui aussi en faveur d'une "immigration contrôlée". Mais il a tenu à rappeler "la contribution énorme des travailleurs immigrés à notre système de santé ou de transports".
Theresa May a convoqué ces élections anticipées, trois ans avant la date prévue, pour renforcer sa majorité en vue des négociations du Brexit. Caracolant longtemps en tête des sondages, son parti conservateur a perdu du terrain récemment, voyant son avance fondre de 20 à environ 10 points en moyenne.
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