Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a estimé que le pays était au bord de la reprise économique. De son côté le Parlement a adopté un nouveau train de mesures d'austérité avec le budget 2017.
"L'année prochaine sera une étape importante pour sortir le pays de la crise et c'est le premier budget d'optimisme, de croissance et de relance" depuis des années, a déclaré Alexis Tsipras au Parlement.
Le Premier ministre s'est déclaré confiant au sujet d'un accord des créanciers du pays, UE et FMI, sur les actuelles réformes menées par le pays en échange du plan d'aide conclu en 2015, malgré quelques demandes qu'il a qualifiées "d'absurdes".
Alexis Tsipras espère un retour de la Grèce sur les marchés au début de l'an prochain. La dernière incursion de celle-ci remonte à l'automne 2014.
Le Premier ministre s'exprimait devant le Parlement, qui a adopté le budget de l'an prochain par 152 voix sur 298 députés présents. Ce budget prévoit des prélèvements d'environ un milliard d'euros en taxes supplémentaires sur les voitures, le téléphone fixe, la télévision payante, le carburant, le tabac, le café, la bière et autres articles.
Les dépenses publiques seront également réduites de 5,7 milliards d'euros (6,1 milliards de francs) l'an prochain.
Le Premier ministre espère conclure avec les créanciers l'audit des réformes au début de l'année prochaine. La Grèce espère qu'un accord va enfin convaincre la Banque centrale européenne (BCE) d'inclure la dette souveraine grecque dans son programme d'achat d'actifs, connu sous le nom d'assouplissement quantitatif, ou QE.
Sans accès au QE, le pays ne sera pas en mesure de faire un retour planifié aux marchés de la dette d'ici 2018, selon le ministère grec des Finances.
Le leader du principal parti d'opposition Nouvelle Démocratie (droite) a estimé que le gouvernement est "le cauchemar vivant des Grecs productifs ... la seule chose que vous savez faire, c'est percevoir des impôts", a déclaré Kyriakos Mitsotakis.
"Plus vite vous partirez, mieux ce sera pour le pays", a-t-il lancé, alors que son parti mène par plus de dix points sur Syriza, le parti de gauche de M. Tsipras. Mais le Premier ministre a souligné qu'il n'irait nulle part. "Nous avons un mandat de quatre ans que nous mènerons jusqu'au bout", soit 2019, a assuré le jeune leader de 42 ans.
La semaine dernière, les créanciers ont manifesté une certaine satisfaction en approuvant des mesures à court terme pour aider la Grèce à rembourser son énorme dette publique. Celle-ci atteindra 315 milliards d'euros cette année, ou 180% du PIB selon les dernières données de l'UE.
Mais l'Allemagne semble mener une ligne dure parmi les prêteurs de la zone euro pour forcer la Grèce à adopter des réformes d'austérité bien au-delà de la fin de son plan de sauvetage actuel en 2018. Athènes a fermement refusé de voter de telles mesures.
Samedi, le ministre des Finances, Euclide Tsakalotos, a proposé que l'excédent primaire (hors charge de la dette) de 3,5% du PIB imposé à la Grèce pour 2018 puisse évoluer en un excédent primaire de 2,5% assorti d'un allégement fiscal de 1,0% pour les petites et moyennes entreprises.
M. Tsipras avait fait montre d'indépendance jeudi en annonçant que, grâce aux résultats meilleurs que prévu de la Grèce cette année, le gouvernement allait faire un versement exceptionnel à 1,6 million de retraités à faibles revenus. Il a aussi différé une hausse de TVA sur les îles accueillant des réfugiés.
La Commission européenne a déclaré qu'elle allait étudier ces mesures d'un montant total de 617 millions d'euros avant de formuler une réaction.
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