Le Premier ministre de la Finlande Alexander Stubb s'est dit prêt mercredi à demander une certaine forme de compensation à l'Union européenne si les sanctions frappant la Russie devaient causer du tort à l'économie finlandaise.
Il ne fait pas de doute que si les sanctions frappent la Finlande de manière disproportionnée, nous chercherons un soutien de nos partenaires européens, a déclaré M. Stubb à la presse à Espoo, dans la banlieue d'Helsinki.
Nous devons nous conformer au principe de solidarité économique. En pratique, cela signifie que les États membres les plus touchés par les sanctions recevront aussi une certaine forme de compensation, a-t-il ajouté.
M. Stubb n'a pas précisé quel type de contrepartie il souhaitait.
La Finlande, qui essaie de sortir de la récession dans laquelle était embourbée son économie en 2012 et 2013, voit déjà les effets de la baisse des échanges commerciaux avec son voisin russe depuis le début de la crise en Ukraine. Et pour le Premier ministre, la situation pourrait empirer.
J'ose dire qu'il y a un potentiel -et j'insiste sur le mot potentiel- de crise économique (...) Les répercussions indirectes des sanctions peuvent être importantes, a-t-il estimé.
Selon les calculs de la Banque de Finlande, une baisse de la croissance de trois points en Russie a une incidence de 0,5 point sur la croissance finlandaise.
Le ministère des Finances a présenté les grandes lignes de son projet de budget 2015, qui selon lui se concentre sur des mesures en faveur de la croissance telles que des allègements d'impôts pour les ménages aux revenus les moins élevés.
Le gouvernement a cependant reporté à jeudi la publication de ses projections économiques. Le ministre des Finances, Antti Rinne, a affirmé au cours d'une conférence de presse à Helsinki que l'incidence des sanctions [était] prise en compte.
La reprise est dans l'air, mais il y a beaucoup de risques qui projettent une ombre sur la conjoncture économique en Finlande. L'Ukraine est le principal, a-t-il souligné.
L'Union européenne applique depuis le 1er août des sanctions destinées à convaincre le président Vladimir Poutine de cesser de soutenir les séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine. Elles réduisent l'accès de la Russie aux marchés de capitaux européens, imposent un embargo sur les armes et le matériel militaire, et limitent les ventes à la Russie de technologies sensibles et d'équipements dans le secteur de l'énergie.
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