Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas a estimé mardi à Athènes que les relations entre l'UE et la Turquie ne pourraient s'améliorer qu'à condition qu'"Ankara abandonne ses provocations en Méditerranée orientale".
Quelques heures après cette déclaration, la Grèce a indiqué avoir effectué une "démarche de protestation" auprès de la Turquie qui "a annoncé des explorations dans une partie du plateau continental grec", a indiqué un communiqué du ministère grec des Affaires étrangères.
Selon les autorités grecques, la Turquie a annoncé des explorations dans le sud-est de la mer Egée, ce qui constitue "une escalade de la tension dans la région". "Nous appelons la Turquie à arrêter ses activités illégales qui violent nos droits souverains et sapent la paix et la sécurité dans la région", a indiqué un communiqué ministériel grec.
Le chef de la diplomatie allemande, dont le pays préside le Conseil de l'Union européenne (UE) pour une période de six mois, a insisté sur "l'importance de mener un dialogue" avec la Turquie, "un pays stratégiquement important au sein de l'Otan et sur la question migratoire". "Concernant les forages de la Turquie en Méditerranée orientale, nous avons une position claire, le droit international doit être respecté", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse avec son homologue grec Nikos Dendias.
Il a ajouté que Berlin attendait que "ces forages" d'exploration gazière réalisés par la Turquie au large de Chypre "s'arrêtent et qu'aucun autre ne soit entrepris".
Les tensions entre la Grèce et la Turquie notamment ont été à l'ordre du jour de rencontres mardi entre M. Maas, M. Dendias, la présidente de la République hellénique Katerina Sakellaropoulou et le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. Pays voisins tous deux membres de l'OTAN, la Grèce et la Turquie ont historiquement des relations tendues, aggravées ces dernières années par la question migratoire.
Saluant un "jour historique" au lendemain de l'accord européen sur un plan de relance post-coronavirus dans lequel "la solidarité" a selon lui prévalu, le ministre allemand a fait le voeu d'une "réponse européenne commune" également sur la question migratoire, bien "conscient de la difficulté de la situation sur les îles grecques". Sur la situation en Libye, également au menu des discussions, M. Maas s'est inquiété de la décision du parlement égyptien d'approuver une possible intervention armée et souligné le risque d'"escalade".
Athènes dénonce en outre l'accord turco-libyen controversé, signé l'année dernière, sur le partage des espaces maritimes entre Ankara et le gouvernement de Tripoli. Athènes estime que cet accord vise à accroître l'influence de la Turquie en Méditerranée où ce pays a récemment effectué des forages exploratoires à proximité de Chypre, suscitant les protestations des pays voisins, Chypre, Grèce, Egypte.
L'UE a également dénoncé ces "forages illégaux" et menacé Ankara de sanctions.
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