Chypre va engranger des recettes estimées à 9,3 milliards de dollars sur 18 ans, avec l’exploitation du champ gazier d’Aphrodite, selon les termes d’un accord renégocié avec les sociétés ango-néerlandaise Shell, l’américaine Noble énergy et l’israélienne Delek, a annoncé mercredi le ministre de l’Energie.
M. George Lakkotrypis a précisé, dans une déclaration à la presse, qu’à la suite d’une révision du contrat de production, Chypre va pouvoir obtenir en moyenne des revenus annuels de 520 millions de dollars, tout au long de la durée de vie de ce champ.
« Nous pensons que c’est un bon accord vu les circonstances, et qu’il va permettre à la République de Chypre de générer des revenus importants estimés à plus de 9 milliards sur les 18 ans de durée de vie du puits”, a-t-il ajouté.
Pour M. Lakkotrypis, le consortium est tenu aux termes de ce nouvel accord de respecter un délai strict pour exploiter ces réserves gazières.
« D’après le plan de développement et de production que nous avons discuté, nous nous attendons à ce que l’extraction de gaz débute vers 2024-2025 », a souligné le ministre chypriote. Dans l’ancienne version de l’accord, le consortium n’avait pas obligation de tenir un délai.
Ce projet gazier est « le plus important » lancé dans l’île, avec des investissements dans les infrastructures se montant à 7,9 milliards de dollars.
La firme américaine Noble Energy, basée au Texas, a été la première à découvrir du gaz au large de Chypre, en 2011, dans le champ Aphrodite (bloc 12), dont les réserves sont estimées à 127,4 milliards de mètres cubes de gaz. Le bloc 12 a été déclaré commercialement viable mais son exploitation n’a pas encore commencé.
La découverte en 2015 d’un immense réservoir de gaz dans le champ égyptien offshore voisin de Zohr a suscité l’espoir que de nouvelles richesses puissent être extraites au large de Chypre.
Chypre compte commencer à acheminer du gaz vers une installation égyptienne de Gaz naturel liquiéfié, via un gazoduc sous-marin.
L’île s’est lancée dans des travaux d’exploration de ses ressources énergétiques en dépit de l’échec en 2017 des négociations de réunification de l’île divisée.
Ce qui a provoqué l’ire de la Turquie, dont les troupes ont envahi en 1974 le tiers nord de l’île en réaction à un coup d’Etat visant à rattacher l’île à la Grèce. Ankara réclame notamment la suspension de toute exploration par les Chypriotes-grecs, tant qu’une solution à la division de Chypre n’est pas trouvée.
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