La guerre en Ukraine "durera" et "il faut nous y préparer", a averti samedi le président français Emmanuel Macron, qui a convoqué un conseil de défense pour 16H00 GMT.
"La guerre est revenue en Europe. Cette guerre a été choisie unilatéralement par le président (russe Vladimir) Poutine", a affirmé le président français devant des responsables agricoles en inaugurant le Salon international de l'agriculture à Paris. Cette guerre durera" et "il faut nous y préparer", a prévenu avec gravité M. Macron en avertissant de ses conséquences pour l'économie.
M. Macron, les traits tirés, a écourté sa visite au Salon et regagné aussitôt le palais présidentiel qui a annoncé la convocation à 16H00 GMT d'un conseil de défense "sur la situation en Ukraine". M. Macron a eu trois entretiens téléphoniques depuis vendredi avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, selon le palais présidentiel.
M. Zelensky a affirmé samedi que ses partenaires occidentaux allaient livrer de nouvelles armes à l'Ukraine et appelé les Ukrainiens à défendre Kiev face aux troupes russes.
Au Salon de l'agriculture, qui tient jusqu'au 6 mars sa 58ème édition, M. Macron a également mis en garde contre les retombées du conflit sur l'économie, en particulier pour le monde agricole français. "Ce ne sera pas sans conséquences sur l'augmentation des coûts de l'énergie, ce ne sera pas sans conséquences sur l'alimentation du bétail, son coût, peut-être même la capacité à fournir", a-t-il averti, indiquant que le gouvernement français préparait "un plan de résilience" pour y faire face. "De manière certaine il y aura des conséquences dans nos exportations pour les grandes filières", comme celles du vin, des céréales et de l'alimentation du bétail, a estimé le président français.
Les professionnels de l'alimentation redoutent des mesures de rétorsion russes aux sanctions occidentales, qui viendraient perturber les échanges. La France est le neuvième fournisseur de la Russie en produits agroalimentaires, pour 780 millions d'euros par an, selon l'association française de l'agro-industrie Ania. Plusieurs grands groupes français sont implantés en Ukraine, en particulier dans le secteur laitier, des céréales et des semences. Le groupe français Lactalis, présent notamment dans l'industrie laitière, compte ainsi trois sites de production dans l'ex-république socialiste.
La flambée des cours de l'énergie (y compris le gaz qui sert à fabriquer les engrais), des céréales et huiles végétales aura aussi des répercussions. Les filières d'élevage françaises sont très dépendantes des céréales pour nourrir les animaux, en particulier les volailles et les porcs. Leurs coûts de production avaient déjà bondi en 2021 (+30% pour le blé), sans que les prix de vente évoluent au même rythme.