Transports et services publics perturbés, manifestations dans les grands centres urbains: le gouvernement grec de gauche affrontait jeudi une deuxième grève générale en un mois contre une vaste réforme des retraites qu'il s'est engagée à mener auprès des créanciers du pays, UE et FMI.
Dans le centre d'Athènes, des drapeaux rouges flottaient en début de matinée pour le premier rassemblement, organisé par le Pame, le front syndical communiste. Une deuxième manifestation doit suivre à midi, à l'appel des deux grandes centrales syndicales du pays, la GSEE pour le secteur privé et l'Adedy pour la fonction publique.
Le mouvement de grève affecte surtout le secteur public, administrations, hôpitaux et écoles, tandis que tous les ferries desservant les îles sont restés ancrés au port, et que les transports urbains sont affectés par des arrêts de travail.
Les syndicats ont appelé à cette grève générale pour protester contre une vaste refonte du système des retraites à laquelle le gouvernement d'Alexis Tsipras doit s'atteler d'ici début 2016 pour respecter ses engagements pris envers les créanciers du pays en juillet en contrepartie d'un nouveau plan de sauvetage financier du pays surendetté.
M. Tsipras a promis samedi que cette réforme sera menée "sans nouvelles douloureuses coupes dans les pensions", mais son gouvernement peine jusque là à en présenter les grandes lignes.
La mobilisation constitue aussi une riposte au vote prévu dans la nuit de samedi à dimanche du budget, marqué du sceau de l'austérité comme tous ceux adoptés depuis 2011 par les gouvernements de droite ou socialiste.
Le Premier ministre avait déjà essuyé une première grève générale le 12 novembre, la première depuis son arrivée au pouvoir en janvier 2015, contre un premier train de mesures de rigueur prévu par l'accord de juillet, ouvrant notamment la voie à plus de saisies immobilières des ménages endettés.
Le vote de cette loi au parlement a coûté trois sièges au gouvernement, alliant la gauche du Syriza au petit parti de droite souverainiste d'Anel, dont la majorité a été ramenée à 153 députés sur 300 sièges. Le pays a en échange été maintenu sous perfusion financière, avec le versement de 12 milliards d'euros sur le total des 86 sur trois ans prévus par l'accord du 13 juillet.
Pour élargir son assise, M. Tsipras à tenté samedi de rallier son opposition sur la réforme des retraites, mais s'est heurté au refus de la droite et des socialistes de le soutenir, même si ces derniers avaient approuvé le plan de sauvetage international du 13 juillet.
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