Le quartet des responsables des créanciers de la Grèce (UE, FMI, BCE et MES) ont entamé lundi à Athènes un nouveau cycle d'évaluation de la mise en oeuvre du plan de rigueur convenu cet été contre 86 milliards d'euros de prêts.
Le ministre des Finances Euclide Tsakalotos, conduit l'équipe grecque des négociations.
Pour le quartet, participent à la discussion Declan Costello de la Commission européenne (UE), Rasmus Rüffer de la Banque centrale européenne (BCE), Nicola Giammarioli du Mécanisme européen de stabilité (MES), et Delia Velculescu pour le Fonds monétaire international (FMI).
Le projet de loi sur les retraites, remis aux créanciers début janvier par le gouvernement, sera au coeur de ces négociations.
Le texte, décrié par les syndicats qui ont appelé à une grève le 4 février, prévoit d'abaisser le montant des pensions les plus élevées en imposant un plafond maximal à 2.300 euros contre 2.700 actuellement et de revoir à la baisse les retraites toutes catégories.
Il prévoit également la fusion des multiples caisses d'assurance, l'augmentation des cotisations pour les employeurs et les employés et l'instauration d'une retraite minimum de 384 euros par mois pour ceux ayant travaillé et cotisé au moins 15 ans.
L'objectif est de réaliser 1,8 milliard d'euros d'économies par an (environ 1% du PIB), réclamées par les créanciers.
De nombreuses manifestations, surtout des agriculteurs et des professions libérales (ingénieurs et avocats), ont eu lieu depuis début janvier pour protester contre cette réforme.
Lundi, les agriculteurs ont menacé de bloquer sine die les douanes aux frontières gréco-turque et gréco-bulgare dans le nord du pays, pour paralyser le transport routier.
Le président du groupe de travail de la zone euro (Eurogroupe), Tomas Wieser, a donné un signe positif en estimant durant le week-end sur la chaîne de télévision Skaï que la proposition du gouvernement sur la réforme des retraites était un grand pas en avant.
L'objectif est la viabilité du système de sécurité sociale, a-t-il ajouté.
Après une première discussion cette semaine, le quartet devrait revenir en Grèce en février pour effectuer une première évaluation de la mise en oeuvre par Athènes de ses engagements de rigueur, selon la presse grecque.
Si ce bilan est positif, le gouvernement espère que la voie sera ouverte pour un allègement par les créanciers de la dette publique grecque, à près de 200% du PIB.
Si le gouvernement grec continue d'appliquer les réformes, l'engagement de l'Eurogroupe à alléger davantage la dette est toujours valable et ferme, a indiqué lundi dans un tweet, le chef du MES, Klaus Regling.
Dans un entretien publié dimanche par le quotidien Kathimerini, le ministre français des Finances Michel Sapin a souligné que le plus tôt l'évaluation du programme grec s'achèvera, le plus rapidement nous allons s'occuper de la viabilité de la dette, ce qui sera mieux pour la Grèce et l'ensemble de la zone euro.
Le gouvernement de gauche Syriza d'Alexis Tsipras s'est engagé à adopter une série de nouvelles mesures de rigueur, en vertu de l'accord du 13 juillet passé avec les créanciers en échange d'un troisième prêt de 86 milliards d'euros sur trois ans.
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