Le nouveau Premier ministre grec Alexis Tsipras a entamé lundi, à l'occasion de sa première visite à l'étranger, des entretiens avec les dirigeants de Chypre. Ce pays avait subi de plein fouet une crise financière en 2013.
M. Tsipras, issu du parti anti-austérité Syriza, a rencontré à Nicosie le président conservateur chypriote Nicos Anastasiades. "Ma présence ici montre que Chypre et vos efforts pour une solution viable au problème (de la division, ndlr) de l'île est une priorité" pour la Grèce, a déclaré Alexis Tsipras à son arrivée au palais présidentiel. Il faisait allusion aux négociations entre Chypriotes-grecs et Chypriotes-turcs actuellement au point mort.
Les deux hommes devaient s'exprimer ensemble plus abondamment plus tard dans la journée.
Le Premier ministre grec a entamé à Chypre une tournée européenne destinée à défendre les positions de son gouvernement qui demande une remise à plat de la politique de l'Europe vis-à-vis de la Grèce, notamment sur les questions de la dette et de l'austérité.
L'île de Chypre est, elle aussi, ébranlée par une crise financière qui l'a obligée à recourir en mars 2013 à un plan de sauvetage de 10 milliards d'euros assorti de conditions draconiennes. Ce pays a dû en appeler à l'aide internationale car le gouvernement n'était pas en mesure de renflouer les principales banques, croulant sous le poids démesuré de leur dette notamment après des achats massifs de bonds du Trésor grec qui font l'objet d'une enquête.
La Grèce et Chypre, qui partagent la même langue et la même culture, sont très proches. C'est d'ailleurs une tradition que leurs dirigeants respectifs fassent leur premier voyage officiel l'un chez l'autre. Mais rares sont les points communs sur le plan idéologique entre M. Tsipras et M. Anastasiades, élu en février 2013 aux dépens du président sortant, le communiste Demetris Christofias.
M. Anastasiades a aussitôt après son élection dû négocier âprement un prêt de 10 milliards d'euros auprès du FMI et de l'UE pour sauver Chypre de la faillite. Il a depuis fait tout ce qu'il pouvait pour respecter les conditions draconiennes des bailleurs de fonds, bien qu'il ait perdu sa majorité parlementaire alors que le pays s'enfonçait dans la récession.
La Grèce a toujours été un soutien militaire clé pour Chypre face à la Turquie qui occupe la partie nord de l'île depuis quatre décennies. Les troupes turques avaient envahi l'île en 1974, en réaction à un coup d'Etat fomenté par Athènes visant à rattacher Chypre à la Grèce.
Athènes a 10 000 soldats stationnés dans le sud de Chypre et fourni des officiers et des entraînements à la garde nationale chypriote.
Les pourparlers des dirigeants chypriotes grecs avec leurs homologues chypriotes-turcs menés sous l'égide de l'ONU pour permettre une unification de l'île divisée, sont bloqués.
La République de Chypre, dont l'autorité s'étend sur le sud de l'île, est seule reconnue par la communauté internationale. Dans le nord occupé, une "République turque de Chypre Nord" a été autoproclamée, mais elle n'est reconnue que par la Turquie.
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