Quelque 4.300 migrants, dont beaucoup de réfugiés syriens, ont débarqué mardi soir et mercredi matin dans le port du Pirée près d'Athènes, transportés de l'île de Lesbos par les autorités grecques, qui demandent une aide de l'Union européenne pour faire face à cet afflux.
Le gouvernement par intérim a annoncé qu'il allait agir pour améliorer la prise en charge largement défaillante des réfugiés et migrants, à l'issue d'une réunion interministérielle de crise.
Une cellule de coordination va ainsi être créée, regroupant des représentants des ministères de l'Intérieur, de la Santé, et des forces de l'ordre, a précisé un communiqué du gouvernement. Des moyens vont aussi être dégagés pour offrir plus de capacités d'accueil, et accélérer l'enregistrement et l'identification des arrivants, comme le réclament les partenaires européens du pays.
Un soutien à l'économie des îles de la mer Egée, qui reçoivent le plus grand nombre d'arrivées est également prévu, selon cette note.
Mais la résolution de la crise migratoire requiert l'intervention immédiate de l'Union Européenne et la question doit même être portée au niveau des Nations Unies, a déclaré le ministre adjoint à la politique migratoire, Ioannis Mouzalas.
Le ministre grec doit s'entretenir jeudi soir du dossier avec le commissaire européen aux questions migratoires, Dimitris Avramopoulos, en tournée dans les pays en première ligne avec le vice-président de la Commission, Fras Timmermans.
Les migrants arrivés au Pirée, quelque 1.800 débarqués mardi soir et 2.500 mercredi à l'aube, ont été acheminés dans une gare proche, selon la police portuaire.
Pour la plupart, il ne s'agira que d'une pause avant de continuer leur périple vers le nord de l'Europe, notamment en empruntant la route des Balkans, une odyssée qui confronte l'Union européenne à une crise migratoire inédite.
Les autorités grecques ont organisé ce transfert à bord de deux bateaux spécialement affrétés pour soulager Lesbos, en mer Egée orientale. L'île est devenue ces derniers mois l'une des principales portes d'entrée en Europe des migrants en raison de sa proximité avec la Turquie, plaque tournante des exodes et flux migratoires.
Les milliers d'arrivées de réfugiés et migrants en provenance des îles, par bateaux spéciaux ou ferries de lignes, mettent aussi sous pression la capitale grecque, où le centre d'accueil mis en place dans la banlieue industrielle d'Elaiona est débordé.
Après des protestations d'habitants, la police est intervenue dans la nuit de mardi à mercredi pour chasser des réfugiés et migrants d'un campement de fortune sur la place Victoria, dans le centre d'Athènes, a rapporté l'agence de presse grecque Ana. Les heurts se multiplient aussi dans la gare de la capitale d'où partent les trains vers le nord, selon les médias.
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