La présidente croate Kolinda Grabar-Kitarovic a appelé vendredi le Parlement à se dissoudre "au plus vite" pour ouvrir la voie à des législatives anticipées. Un nouveau scrutin semble inévitable après la chute du gouvernement dominé par les nationalistes du HDZ.
"J'appelle le président du Parlement à convoquer au plus vite une réunion des élus pour qu'ils décident d'une dissolution de l'assemblée", a déclaré la présidente croate. Elle s'exprimait à l'issue de consultations avec les responsables des partis représentés au parlement.
"Personne ne m'a convaincu qu'il dispose d'une majorité" pour former un nouveau gouvernement, a-t-elle dit. Selon Mme Grabar-Kitarovic, une majorité des députés est convaincue "que la convocation d'élections anticipées est nécessaire". La présidente ne peut toutefois convoquer de nouvelles élections avant une décision du Parlement sur sa dissolution.
Selon la chaîne de télévision N1, les parlementaires croates devraient se réunir lundi. Ils pourraient alors fixer une date pour décider d'une dissolution. Après celle-ci, les élections devraient se tenir dans un délai d'un à deux mois.
La chute du gouvernement, jeudi, est un échec cinglant pour les nationalistes du HDZ après cinq mois aux affaires marqués par des polémiques sur le virage à droite de ce membre de l'Union européenne. Le vote a été sans appel: avec 125 voix contre 15 et deux abstentions, ce gouvernement éphémère, né de longues et laborieuses tractations, est tombé sans coup férir.
Il laisse en héritage une image troublée et des controverses répétées, entre exaltation des valeurs traditionnelles, nationalistes et catholiques, et accusations d'avoir voulu relativiser les crimes commis par le régime oustachi pro-nazi durant la Deuxième Guerre mondiale.
Homme d'affaires croato-canadien dépourvu d'expérience politique, le Premier ministre Tihomir Oreskovic n'était plus soutenu que par la formation de centre-droit Most. Sa chute ne faisait plus guère de doute depuis qu'il avait perdu le soutien du HDZ, principal parti de la très fragile coalition au pouvoir.
Cependant, aux yeux de l'Eurasia Group, cabinet spécialisé dans l'analyse de risques-pays, un retour aux urnes ne réglera rien: "Des élections anticipées semblent peu susceptibles d'offrir une majorité claire à un seul parti, ce qui fera de 2016 une année complètement gâchée pour la réforme fiscale, si nécessaire", selon lui.
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