La directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, s'est félicitée lundi de la décision des autorités de Chypre de mettre fin de manière légèrement anticipée au programme d'aide dont bénéficiait l'île.
La partie du programme relevant du FMI devait en principe expirer en mai alors que le volet pris en charge par les institutions européennes, dont la fin était prévue ce mois-ci, vient également de s'achever.
En mars 2013, après l'effondrement de son secteur bancaire, Chypre avait dû négocier un prêt de 10 milliards d'euros auprès du FMI et de l'Union européenne pour éviter la faillite.
En contrepartie, les bailleurs de fonds avaient exigé des mesures d'austérité draconiennes et une restructuration du système bancaire, alors extrêmement exposé à la dette grecque.
Je souhaite féliciter le peuple et le gouvernement de Chypre pour leur succès dans le cadre du programme d'ajustement économique qui a permis à l'économie d'enregistrer un retournement impressionnant ces trois dernières années, a indiqué Mme Lagarde.
Le système bancaire repose sur des bases beaucoup plus solides et les éliminations de prêts non performants s'accélèrent, ouvrant la porte à une politique de prêts plus productive, a-t-elle souligné.
La position budgétaire est maintenant revenue sur une trajectoire soutenable et la dette publique est maintenant fermement sur une trajectoire descendante, a ajouté Mme Lagarde en précisant que Chypre avait désormais de nouveau accès au marché international de la dette.
Réunis de leur côté à Bruxelles, les ministres des Finances de la zone euro ont pris acte lundi de la fin de ce plan d'aide, saluant les progrès très importants accomplis au cours des trois dernières années pour remettre l'économie chypriote sur les rails, a commenté Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques.
Chypre est revenu à la croissance plus tôt que prévu et plus fortement qu'on aurait pu le croire. Ce plan d'aide a été un succès, a ajouté l'ancien ministre français de l'Economie.
Le gouvernement chypriote a décidé de renoncer à une dernière tranche d'aide dont il aurait pu bénéficier.
Et les ministres européens ont regretté, dans un communiqué publié à l'issue de la réunion de l'Eurogroupe, qu'une dernière réforme souhaitée par les bailleurs de fonds n'ait pas été menée à bien, celle de la privatisation de l'Autorité chypriote des télécommunications.
Cela contribuerait, ont-ils noté, à renforcer l'amélioration des finances publiques et à soutenir la reprise de la croissance.
Chypre compte parmi les cinq pays européens à avoir bénéficié d'un plan d'aide international ces dernières années, avec la Grèce, le Portugal, l'Espagne et l'Irlande. Seul celui concernant la Grèce --le 3e en cinq ans-- est toujours en cours.
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