Brexit : inquiétudes de l'Allemagne et de la France

15/06/2016
Brexit : inquiétudes de l'Allemagne et de la France

David Cameron sous pression

L'Allemagne et la France ont mis en garde mercredi contre un Brexit, que pronostiquent plusieurs sondages lors du référendum du 23 juin, Berlin allant jusqu'à s'inquiéter d'une possible désintégration de l'UE en cas de sortie de la Grande-Bretagne.

Un vote des Britanniques en faveur d'une sortie lors du référendum constituerait un choc pour l'UE suite auquel il faudrait s'assurer mutuellement que l'UE soit préservée et qu'un processus réussi d'intégration de plusieurs décennies ne finisse pas en désintégration du bloc, a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, lors d'une conférence de presse dans la ville de Brandebourg (est), après une rencontre avec son homologue français Jean-Marc Ayrault.

Les Britanniques sont face à un choix, a de son côté assuré le chef de la diplomatie française. Et ils savent bien que voter le Brexit, c'est comme le disait il y a encore peu de temps le président de la Commission européenne (Jean-Claude Juncker, ndlr) faire un choix qui ferait de la Grande-Bretagne un pays tiers. (...) ça serait la réalité, ce que nous ne souhaitons pas, a ajouté M. Ayrault.

Le camp du maintien dans l'UE, mené par le Premier ministre britannique conservateur David Cameron, est sous pression accrue depuis quelques jours du fait d'une succession de sondages donnant les partisans du Brexit en tête.

Mardi encore, les troupes du Leave comptaient six points d'avance (53%) dans les intentions de vote, selon une enquête d'opinion ICM publiée par le Guardian, et sept dans un sondage YouGov pour le Times. Le tout dernier en date, de l'institut ComRes, redonne néanmoins une avance d'un point au maintien (46%) au sein de l'UE.

Les partisans du statu quo sont désormais , selon une partie de la presse britannique, paniqués par la perspective d'une sortie du giron européen.

Les sondages montent et descendent et c'est bien normal et ce sera le cas, je crois, jusqu'au bout, a souligné le chef de la diplomatie française.

L'Europe ne peut pas être statique, elle doit rester en mouvement, selon lui. Aujourd'hui elle est confrontée à des contradictions, à des freins, à des difficultés, à des angoisses et à des peurs. (...) Nous voulons donner à l'Europe un nouveau dynamisme, a poursuivi M. Ayrault.

Nous pouvons tous les deux dire que nous souhaitons que la majorité en Grande-Bretagne prenne la bonne décision et la bonne décision pour nous ne peut qu'être de rester en Europe, a dit pour sa part M. Steinmeier.

La France et l'Allemagne font partie des pays fondateurs de la construction européenne après la Deuxième guerre mondiale. Une sortie du Royaume-Uni (entré dans l'UE en 1973) représenterait un recul inédit dans l'histoire de ce projet, qui n'a jusqu'ici cessé d'accueillir de nouveaux pays, et priverait l'Union d'un de ses Etats les plus importants sur les plans économique, militaire et diplomatique.

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