Bras de fer entre Berlin et Athènes

11/02/2015
Bras de fer entre Berlin et Athènes

Wolfgang Schäuble

Le ton est monté d'un cran mardi entre Athènes et Berlin, à la veille de la présentation par la Grèce d'un plan de sauvetage alternatif à celui mis en place en 2010 par ses créanciers. Ayant obtenu la confiance du parlement, le premier ministre grec a dit qu'il ne céderait pas à la force.

Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble peut nous le demander de n'importe quelle façon, nous ne demanderons pas d'extension du plan d'aide", a assené Alexis Tsipras à la tribune du parlement grec, juste avant le vote de confiance des députés.

Sans surprise, il a obtenu la confiance, soutenu par les 162 députés de sa majorité gouvernementale - 149 députés de son parti Syriza (gauche radicale) et 13 de son allié de droite souverainiste, les Grecs indépendants. 299 des 300 députés grecs étaient présents dans l'hémicycle pour voter.

M. Tsipras a prononcé un discours très résolu, tout en concluant sur une note d'espoir: "Je suis confiant, nos partenaires de l'UE répondront positivement à nos propositions".

Auparavant, il a assené une leçon en règle à l'Allemagne, alors que Wolfgang Schäuble lui-même s'était montré inflexible à l'issue du G20 Finances d'Istanbul en déclarant: "Nous ne négocions pas de nouveau programme (avec la Grèce). Nous avons déjà un programme".

Tout semble pointer vers une confrontation aujourd'hui entre la Grèce et une Allemagne soucieuse de préserver l'orthodoxie budgétaire dans l'UE. Alexis Tsipras a promis de redonner à spn pays sa fierté face aux créanciers (UE, FMI, BCE) qui le dirigent en grande partie depuis cinq ans, en échange de 240 milliards de prêts lui ayant évité la faillite.

Une source du ministère grec des Finances a fait valoir que le projet grec n'avait rien de "radical" et tenait de la "logique". "Nous voulons simplement du temps et des facilitations", a résumé M. Tsipras.

La Grèce accepterait de respecter environ 70% des engagements de réforme déjà passés avec les créanciers. Les 30% restants, jugés "toxiques", seraient remplacés par une série de réformes à élaborer en concertation avec l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques en Europe).

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