La Belgique se prépare à la formation d'un gouvernement de droite constitué des seuls libéraux francophones associés à trois formations flamandes, dont les séparatistes de la NV-A, une première pour le royaume.
Le roi Philippe a chargé mardi soir le chrétien-démocrate flamand Kris Peeters et le président des libéraux francophones Charles Michel de former ensemble un gouvernement.
La formation de ce gouvernement, deux mois après les élections législatives, a été rendue possible par l'annonce mardi en fin de matinée d'un accord de coalition entre le parti nationaliste Nouvelle alliance flamande (N-VA), grands vainqueurs des élections côté néerlandophone, les chrétiens-démocrates du CD&V et les libéraux de l'Open VLD pour la constitution du gouvernement de la Flandre, la région néerlandophone du nord du pays.
L'association des Libéraux, jusque là écartés, pour le gouvernement flamand a ouvert la voie à la constitution d'une coalition au niveau fédéral avec les libéraux francophones du MR (Mouvement réformateur).
Nous y allons avec notre programme, a annoncé l'un des barons du MR, le chef de la diplomatie belge, Didier Reynders, sur son compte twitter. M. Reynders excluait pourtant il y a encore quelques mois de gouverner avec la NV-A, un parti qui a un projet totalement destructeur pour l'avenir de l'Etat.
Cette coalition, si elle se concrétise, sera majoritaire à la Chambre des députés, mais ne sera soutenue que par un tiers des députés francophones. Elle risque donc d'être instable, ce qui lui a valu l'appellation de coalition kamikaze par ses détracteurs. Elle est aussi dénommée coalition suédoise, en référence au bleu (libéral), jaune (N-VA) avec une croix (CD&V) du drapeau suédois.
Le parti socialiste francophone, majoritaire en Wallonie, s'est préparé à passer dans l'opposition au niveau fédéral après avoir été associé au pouvoir sans interruption au cours des 25 dernières années.
Dès dimanche, certains de ses ténors évoquaient la constitution de la coalition kamikaze et la formation d'un gouvernement contrôlé par les nationalistes. Ils ont pris la présidence du gouvernement wallon et de la région de Bruxelles à la tête de coalitions de centre-gauche excluant les Libéraux du MR.
Mardi soir, le Premier ministre sortant, Elio Di Rupo, qui expédie les affaires courantes jusqu'à la formation d'un nouveau gouvernement, a repris la présidence du PS, qu'il avait délégué depuis son accession à la tête du gouvernement.
Il dirige depuis fin 2011 une coalition dite tripartite entre les trois grands partis (socialistes, libéraux et centristes), tant francophones que néerlandophones, formée à l'issue d'une interminable crise politique qui avait vu le pays sans gouvernement pendant un an et demi.
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