Le président de la conférence sur la sécurité de Munich (MSC), qui réunit pour le week-end des dirigeants du monde entier sur les questions de défense, s'est défendu vendredi d'avoir monnayé son carnet d'adresse.
"Il n'y a rien de vrai" dans les allégations du magazine Der Spiegel, a assuré Wolfgang Ischinger, sur la télévision publique ARD.
Selon l'hebdomadaire qui s'appuie sur des documents confidentiels, l'ancien diplomate se serait servi d'une entreprise de conseil, Agora Strategy Group, qu'il a co-fondée et dont il détient 30% du capital pour proposer, contre des émoluments, à la société d'armement Hensoldt différentes rencontres avec des responsables internationaux en marge de la conférence de Munich. Cette société allemande spécialisée dans l'électronique de défense réalise notamment des affaires en Arabie saoudite, en Egypte ou en Libye.
M. Ischinger, ancien secrétaire d'Etat rattaché au ministère des Affaires étrangères, est également actionnaire de Hensoldt et siège au conseil de surveillance. Ces allégations du Spiegel sont "totalement infondées", a réagi Wolfgang Ischinger sur ARD, assurant ne pas pouvoir être tenu responsable de discussions "entre deux entreprises allemandes".
Sur la radio bavaroise Bayern 2, il a en outre affirmé ne "tirer aucun profit personnel de la Conférence de Munich sur la sécurité" dont il assure chaque année l'organisation bénévolement, ne touchant qu'une indemnité mais pas de salaire.
La conférence sur la sécurité est un rendez-vous annuel sur trois jours. Il réunit cette année notamment la vice-présidente américaine Kamala Harris et de nombreux chefs de la diplomatie occidentaux. Ancien ambassadeur d'Allemagne à Washington et Londres, Wolfgang Ischinger, qui dirige la MSC depuis 2008, doit céder sa place à la fin du mois à Christoph Heusgen, ancien conseiller pour les relations extérieures d'Angela Merkel. La MSC, entièrement financée par l'Etat allemand à ses débuts, dispose aujourd'hui d'un budget d'environ 10 millions d'euros financé en grande partie par des sponsors.