Athènes fait des concessions

09/07/2015
Athènes fait des concessions

La fiscalité avantageuse des îles pourrait être revue

La Grèce, encouragée par une apparente ouverture des Européens sur la question de la dette, leur a envoyé jeudi un nouveau programme de réformes. Athènes espère les convaincre de reprendre leur aide et de la garder dans la zone euro.

La zone euro a reçu jeudi soir, dans les temps, les nouvelles propositions de réformes promises par la Grèce pour espérer obtenir un troisième plan d'aide et rester dans la zone euro, a fait savoir le porte-parole de Jeroen Dijsselbloem, le patron de l'Eurogroupe.

"Les nouvelles propositions ont été reçues par le président de l'Eurogroupe. Il est important que les institutions (créanciers) les prennent en compte dans leur évaluation", a indiqué ce porte-parole, Michel Reijns, sur son compte Twitter.

Selon une source gouvernementale, le gouvernement grec va demander vendredi au Parlement l'autorisation de négocier sur un texte énumérant des "actions prioritaires" et qui pourrait servir de base à un accord avec les créanciers internationaux du pays.

Après une escalade de propos alarmistes en début de semaine, Athènes a récolté plusieurs signes encourageants dont un appel du président du Conseil européen, Donald Tusk, en faveur de propositions "réalistes" des créanciers sur l'épineuse question de la dette grecque, cruciale pour le gouvernement Tsipras.

A offre satisfaisante des Grecs, bonne volonté des créanciers sur le règlement de l'énorme dette publique du pays, qui atteint 320 milliards d'euros, soit 180% du PIB, semble dire M. Tusk. Cette question divise le FMI et les Européens, parmi lesquels certains pays, comme l'Allemagne, ont régulièrement affirmé leur refus de faire un geste dans l'immédiat.

Mercredi, la directrice générale du FMI Christine Lagarde avait jugé "nécessaire" un allègement de dette. La chancelière allemande Angela Merkel a fermement écarté une telle proposition, réclamée également depuis janvier par Athènes. A ses yeux, un effacement et même une décote de la dette grecque seraient illégaux au regard des traités européens.

Son ministre des Finances Wolfgang Schäuble a cependant reconnu que la dette d'Athènes n'était pas tenable à long terme sans décote, tout en considérant la marge de manoeuvre comme faible.

Les hauts et les bas des discussions entre Athènes et ses créanciers sont suivis avec inquiétude dans une Grèce aux banques fermées depuis dix jours. 

Plus de 1000 personnes, selon la police, 3000 selon certains médias locaux, se sont rassemblées jeudi soir dans le centre d'Athènes pour défendre le maintien de la Grèce dans l'euro. Car le "scénario noir", une exclusion du pays de la monnaie unique, n'est plus tabou.

Les propositions de réformes de la Grèce seront étudiées par les créanciers, puis soumises samedi aux ministres des Finances de la zone euro, avant un sommet extraordinaire des 28 pays de l'UE convoqué dimanche à Bruxelles.

La Grèce a adressé formellement mercredi à la zone euro, son principal créancier, une nouvelle demande d'aide sur trois ans, la troisième depuis 2010, en échange de l'effort budgétaire dans lequel elle va s'engager. Si le compte n'y est pas, le sommet de dimanche pourrait se transformer en sommet de crise, amorçant une sortie de la Grèce de la monnaie unique.

L'Allemand Jens Weidmann, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) et gouverneur de la Bundesbank, a estimé jeudi que l'institution monétaire ne devait plus fournir d'aide d'urgence à la Grèce.

La BCE maintient en vie le système bancaire grec par un goutte-à-goutte financier mais a gelé depuis une semaine ses prêts d'urgence aux banques grecques. Faute d'accord, elle pourrait les lâcher définitivement.

La présidente de l'Union des banques grecques, Louka Katseli, également présidente de la Banque nationale de Grèce, a assuré jeudi sur la chaîne Mega que les liquidités étaient suffisantes jusqu'à lundi.

Elle s'est montrée plus prudente quant à l'éventualité de saisies sur les dépôts des épargnants: "Plus vite nous revenons à un fonctionnement normal des banques, plus faible est le risque de coupes" dans les dépôts.

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