Le ministre des Finances grec Euclide Tsakalotos a officiellement demandé l'aide du Fonds monétaire international (FMI), dans une lettre rendue publique vendredi. Il s'agit d'un pas de plus dans les négociations pour un nouveau sauvetage de la Grèce.
Se pliant à une demande formulée le 13 juillet lors d'un sommet sous haute tension par les autres Etats de la zone euro, M. Tsakalotos écrit: "Nous voulons vous informer que nous demandons un nouveau crédit" au FMI.
Le gouvernement grec, dominé par le parti de gauche radicale Syriza, souhaitait se passer de tout nouveau plan d'aide du FMI, considéré comme un trop fervent partisan de la rigueur, mais avait dû faire marche arrière face à l'Allemagne notamment.
Formellement, l'aide du Fonds à la Grèce court encore jusqu'au printemps 2016, et une nouvelle demande n'était pas nécessaire.
Le courrier de M. Tsakalotos à Christine Lagarde, qui commence par "Chère directrice générale du FMI", et qui rappelle que la Grèce s'est "engagée à mettre en oeuvre un certain nombre de politiques" visant à soutenir ses finances publiques et à ramener la croissance, apparaît donc surtout comme un geste de bonne volonté politique.
La lettre est publiée alors que le processus de négociation d'un troisième plan d'aide semblait patiner vendredi.
Alors qu'Athènes a déjà validé plusieurs étapes, notamment deux votes sur des réformes qui ont coûté une partie de sa majorité parlementaire au Premier ministre Alexis Tsipras, le flou subsistait sur l'arrivée dans le pays de hauts fonctionnaires de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du FMI.
L'équipe chargée d'évaluer l'économie grecque et les réformes engagées, qui n'avait plus mis les pieds depuis près d'un an en Grèce en raison d'une hostilité grandissante envers cette "troïka", est attendue "dans les prochains jours".
Une source ministérielle grecque avait annoncé son arrivée vendredi, mais d'autres sources proches du dossier ont évoqué des problèmes "logistiques". Les représentants des créanciers, détestés par une bonne partie de la population, réclament des garanties en matière de sécurité.
L'enjeu de ce nouveau cycle de réunions est la finalisation, d'ici au 20 août au plus tard, du troisième plan d'aide dont le principe a été accepté dans la douleur le 13 juillet. La Grèce, dont les caisses sont vides, doit rembourser plus de trois milliards d'euros à la BCE le 20 août, puis 1,5 milliard au FMI en septembre.
Le calendrier va être serré. Il s'agit de définir des actions prioritaires à mettre en oeuvre, décider du calendrier de versement et trouver un accord sur la trajectoire budgétaire de la Grèce, retombée en récession au premier trimestre, selon une source proche des discussions.
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