Le taux de chômage allemand a légèrement reculé en mars pour atteindre un nouveau plus bas depuis la Réunification, grâce à un repli plus important que prévu du nombre de chômeurs, selon les chiffres officiels publiés mardi.
Le taux de chômage en données corrigées des variations saisonnières (CVS) a baissé à 6,4% en mars, a annoncé l'Agence pour l'emploi, après 6,5% en février. Cette légère baisse est une surprise: les analystes interrogés par le fournisseur de services FactSet tablaient sur un taux stable en mars.
Cette dynamique est nourrie par un recul plus important que prévu du nombre de demandeurs d'emploi. La première économie européenne compte en données ajustées 15.000 chômeurs en moins en mars, là où les analystes attendaient un repli de 10.000 sur un mois.
Emplois, emplois, emplois, scande l'économiste Christian Schulz de la banque Berenberg, pour résumer la robustesse de l'Allemagne, devenue une machine à créer des postes.
La croissance économique ferme et les hausses de salaires modérées continuent d'alimenter l'explosion de l'emploi en Allemagne, poursuit-il, en rappelant que les compromis salariaux négociés dans les grands industries du pays en début d'année prévoient des augmentations inférieures à 3%.
Des créations d'emplois supplémentaires sont à venir, observe-t-il, en pointant la nouvelle hausse de l'indice de l'Agence pour l'emploi mesurant les intentions d'embauche.
En données brutes, davantage utilisées dans le débat public, le taux de chômage allemand a baissé à 6,8% en mars, après 6,9% en février. Cela correspond à un total d'environ 2,932 millions de chômeurs dans le pays, soit un repli sur un mois de près de 85.000 demandeurs d'emploi.
Le développement avantageux persiste sur le marché du travail. Cela tient à la bonne conjoncture et au redémarrage printanier qui débute, a commenté dans un communiqué le président de l'Agence pour l'emploi, Frank-Jürgen Weise.
L'Allemagne confirme mois après mois son statut d'exception en Europe, alors que des voisins importants comme la France et l'Italie sont bien plus sévèrement touchés par le chômage. Le taux italien est d'ailleurs légèrement reparti à la hausse en février, à 12,7% de la population active, selon les chiffres officiels provisoires publiés mardi.
Thilo Heidrich, analyste de Postbank, pronostique un développement toujours positif sur le marché du travail allemand dans les mois qui viennent, même s'il ne se fera pas nécessairement au même rythme que celui observé en tout début d'année.
Le salaire minimum généralisé introduit en début d'année tout comme la possibilité pour certains de partir à la retraite dès 63 ans pourraient être des facteurs négatifs sur le marché du travail dans le courant de l'année, souligne-t-il.
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