En plein guerre commerciale avec les Etats-Unis, le président chinois Xi Jinping se voit dérouler le tapis rouge vendredi au principal rendez-vous des affaires en Russie, l’occasion pour Moscou et Pékin d’afficher leurs étroites relations économiques face à Washington.
Arrivé mercredi en Russie, le président chinois a déjà eu droit à un accueil fastueux au Kremlin où il a appelé Vladimir Poutine son « meilleur ami », avant de l’accompagne au zoo de Moscou rendre visite à deux pandas prêtés par la Chine.
Xi Jinping s'est exprimé vendredi aux côtés de Vladimir Poutine et du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres lors de la séance plénière du forum économique de Saint-Pétersbourg.
Xi Jinping a abordé « les importantes idées de la Chine en matière de développement durable, sa volonté de travailler avec toutes les parties pour soutenir le multilatéralisme ».
Très déséquilibrée en faveur de Pékin, l’entente économique entre les deux immenses pays voisins n’a cessé de progresser ces dernières années alors que les relations se dégradaient entre Moscou et les Occidentaux, Etats-Unis en tête, à la faveur des multiples crises.
Le rapprochement entre Moscou et Pékin se retrouve renforcé par les mesures prises par les Etats-Unis à l’encontre des deux pays, sous forme de sanctions ou de guerre commerciale.
S’il s’agit de la première visite de Xi Jinping au forum, où il mènera une délégation d’un millier de personnes, les présidents russe et chinois ont multiplié les entrevues récemment, la dernière remontant à seulement fin avril, alors que Moscou et Pékin marquent leurs 70 ans de relations diplomatiques.
L’UE reste le premier investisseur en Russie, loin devant les Etats-Unis et la Chine. Mais dans un contexte de fortes tensions entre la Russie et les Occidentaux, les échanges commerciaux entre Moscou et Pékin ont augmenté d’un quart en 2018 pour atteindre un record à plus de 100 milliards de dollars selon le Kremlin.
Xi Jinping à la tribune du Forum
Or la Russie a grand besoin d’attirer les investissements étrangers, comme l’a rappelé jeudi Vladimir Poutine.
Au début de son quatrième mandat l’année dernière, il a annoncé des ambitieux « projets nationaux » de plusieurs centaines de milliards d’euros qu’il s’agit désormais de financer, malgré le climat des affaires tendu. Outre les sanctions, les investisseurs occidentaux sont échaudés par les poursuites visant les financiers américain Michael Calvey et français Philippe Delpal, dirigeants du puissant fonds Baring Vostok.
Au Kremlin mercredi, plusieurs accords commerciaux ont été signés, notamment un contrat très symbolique confiant au géant des télécoms Huawei, accusé d’espionnage par les Etats-Unis, le développement de la 5G en Russie avec l’opérateur local MTS.
Parmi les projets majeurs liant Moscou et Pékin figure le gazoduc Power of Siberia, qui allie les géants russe Gazprom et chinois CNPC et doit livrer du gaz russe à la Chine à partir de décembre 2019.
CNPC et le Silk Road Fund détiennent également 29,9% (contre 20% pour Total) du projet géant de gaz naturel liquéfié Yamal LNG, du russe Novatek, en Sibérie arctique.
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