Le leader nord-coréen Kim Jong Un a reçu à Pyongyang le président cubain Miguel Diaz-Canel avec lequel il s'est entretenu de "sujets cruciaux de préoccupation mutuelle", a rapporté lundi l'agence officielle nord-coréenne KCNA.
Cette visite intervient au moment où les négociations entre la Corée du Nord et les Etats-Unis semblent au point mort, et alors que Washington vient d'imposer de nouvelles sanctions à Cuba, île accusée par la Maison blanche de faire partie d'une "troïka de la tyrannie" en Amérique latine.
L'ex-président américain Barack Obama avait renoué des relations diplomatiques avec Cuba en 2015 après un demi-siècle de rupture.
Mais à son arrivée à la Maison Blanche, son successeur républicain Donald Trump, qui a participé en juin à un sommet historique avec M. Kim, a durci le ton et donné un tour de vis aux restrictions imposées à l'économie cubaine.
Cuba est un des rares alliés de la Corée du Nord, mais les relations sont plus chaleureuses dans la rhétorique que dans la réalité.
"Il y a eu des échanges de vue approfondis sur les sujets cruciaux de préoccupation mutuelle (...) sur la situation internationale, et un consensus a été trouvé sur tous les sujets", a affirmé KCNA.
M. Diaz-Canel a été accueilli dimanche par M. Kim et son épouse Ri Sol Ju à l'aéroport de Pyongyang avant de participer avec lui à un banquet et d'assister aussi à un concert.
Portant un toast, M. Kim a déclaré que sa rencontre avec le dirigeant cubain "prouvait la volonté de développer l'amitié entre les deux pays".
M. Diaz-Canel a dit être prêt à "faire face à tous les défis posés par les forces hostiles" tout en développant les "relations de coopération traditionnelles amicales" avec Pyongyang, selon KCNA.
Le président cubain, qui avait succédé le 19 avril à Raul Castro, réalise une longue tournée internationale qui l'a déjà conduit à Paris et Moscou la semaine dernière.
L'unique visite de Fidel Castro en Corée du Nord a eu lieu en 1986, des dizaines d'années après la révolution cubaine et l'arrivée au pouvoir de Kim Il-Sung, reflétant l'écart culturel, géographique et souvent idéologique entre deux pays qu'une haine partagée envers les Etats-Unis ne pouvait combler entièrement.
Ni Kim Il-Sung, ni son fils et successeur Kim Jong-Il --qui avait peur de prendre l'avion-- ne se sont rendus à Cuba.
Dans les années 1970, La Havane et Pyongyang étaient rivaux au sein du Mouvement des non-alignés, Castro penchait du côté de Moscou tandis que Kim Il-Sung conservait la même distance envers l'URSS et la Chine pour jouer les deux poids lourds communistes l'un contre l'autre.
Lorsqu'il avait participé à un sommet des Non-Alignés en 2003 en Malaisie, Castro avait fait halte en Chine, au Japon et au Vietnam, mais pas en Corée du Nord.
Malgré tout, Cuba était l'un des rares pays prêts à ignorer les sanctions internationales infligées au Nord à cause de son programme nucléaire.
En 2013, le Panama avait arraisonné un bateau nord-coréen qui transportait une cargaison non déclarée d'armes cubaines de l'ère soviétique et d'avions de chasse, dissimulés sous des tonnes de sacs de sucre.
Pyongyang avait décrété un deuil de trois jours au décès de M. Castro en novembre 2016 et dépêché pour ses funérailles à La Havane Choe Ryong-Hae, un proche conseiller de M. Kim.
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