Air China a suspendu ses vols vers la Corée du Nord, restreignant encore les liens du pays avec le monde extérieur, mais la compagnie chinoise a assuré mercredi qu'il s'agissait d'une décision purement commerciale.
Aucun vol d'Air China n'est programmé entre Pékin et Pyongyang d'ici à juin, a indiqué une employée du service clients de la compagnie aérienne.
L'entreprise a confirmé avoir mis un terme à cette liaison faute d'une rentabilité jugée suffisante: "la situation d'un point de vue opérationnel n'était pas idéale", a indiqué Air China dans une déclaration.
"La reprise des vols dépendra des conditions du marché", a-t-elle insisté.
Désormais, seuls les trois vols hebdomadaires de la compagnie étatique nord-coréenne Air Koryo assurent une liaison régulière entre les deux capitales. Air Koryo opère par ailleurs des vols entre Pyongyang et Shenyang (nord-est de la Chine).
La suspension n'est pas inédite: Air China avait déjà interrompu en avril les vols Pékin-Pyongyang, mettant en avant déjà, la faiblesse de la demande... avant de les redémarrer peu de temps après.
Interrogé sur le sujet, Lu Kang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, s'est refusé mardi à reconnaître des motivations politiques aux décisions d'Air China, même si la compagnie est sous contrôle étatique.
"Les compagnies aériennes établissent leurs opérations en fonction de leurs activités et du marché", a-t-il martelé lors d'une conférence de presse.
Pour autant, cette suspension intervient peu après une visite en Chine début novembre du président américain Donald Trump, qui a appelé le régime communiste, principal soutien économique de Pyongyang, à agir davantage pour enrayer les progrès du programme nucléaire et balistique nord-coréen.
"La Chine peut régler ce problème facilement et rapidement", avait estimé le locataire de la Maison Blanche.
Pékin a envoyé en fin de semaine dernière en Corée du Nord un "représentant spécial", première visite d'un haut responsable chinois dans le pays depuis un an, mais sans que d'éventuelles discussions sur la question nucléaire ne soient confirmées. M. Trump y avait néanmoins vu "un geste important".
Washington a annoncé mardi de nouvelles sanctions ciblées contre des entreprises nord-coréennes, mais aussi chinoises, dans l'espoir d'isoler encore davantage Pyongyang et l'obliger à des négociations sur son programme nucléaire.
Une annonce qui a provoqué le courroux de Pékin, qui s'est dit mercredi farouchement opposé à tout type de sanction unilatérale visant ses entreprises, une "mauvaise stratégie" selon lui.
En revanche, la Chine assure appliquer consciencieusement les sanctions internationales adoptées par le Conseil de sécurité de l'ONU. Le pays a notamment interrompu ses achats de charbon, de minerais et de fruits de mer nord-coréens, et a imposé des restrictions bancaires. Mais aux yeux de Washington, il est en mesure de durcir encore sa position.
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