Considéré comme l'ancien chef du contre-espionnage chinois, Ma Jian a été condamné jeudi pour corruption à la prison à vie par un tribunal du Liaoning (nord-est de la Chine), selon un communiqué du tribunal.
Arrêté en 2015, Ma Jian, ancien vice-patron du ministère de la Sécurité d'État, considéré comme l'homme qui a régné des années sur les puissants services d'espionnage et de contre-espionnage, a été reconnu coupable notamment d'avoir touché des pots-de-vin.
Le tribunal populaire intermédiaire de la ville de Dalian a estimé qu'il avait commis "les crimes de corruption, d'extorsion et de délit d'initié".
Il a également été privé de ses droits politiques et ses biens ont été confisqués.
Ma Jian a indiqué qu'il ne ferait pas appel, est-il précisé.
Sa chute en 2015 avait suivi la disgrâce de son ancien patron, Zhou Yongkang, le plus haut personnage du régime tombé depuis la chute de la bande des quatre après la mort de Mao Tsé-toung en 1976. Zhou, qui avait la haute main sur la police, la justice et les renseignements, est également tombé pour corruption.
Selon le jugement rendu jeudi, à la suite d'une audience à huis clos tenue le 16 août, Ma Jian a profité de ses fonctions de ministre adjoint au bénéfice d'entreprises contrôlées par le milliardaire en fuite Guo Wengui, acceptant en retour pour plus de 109 millions de yuans (près de 14 millions d'euros) de biens.
Entre 2008 et 2014, lui et Guo ont collaboré pour obtenir parfois sous la menace des transferts d'actions par exemple, puis en 2013 il s'est rendu coupable de délit d'initié, selon la même source.
Guo Wengui a demandé l'asile aux États-Unis. Le milliardaire est un ardent critique du président chinois Xi Jinping, qui a lancé depuis son arrivée au pouvoir fin 2012 une campagne contre la corruption qui a sanctionné plus de 1,5 million de cadres du régime communiste.
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