Le président soudanais Omar el-Béchir, sous le coup d'un mandat d'arrêt international pour génocide, a décidé de ne pas se rendre au sommet des dirigeants arabes et musulmans à Ryad avec le président américain Donald Trump, a annoncé vendredi l'agence soudanaise Suna.
"Le président Omar el-Béchir s'est excusé auprès du roi Salmane d'Arabie de ne pas pouvoir assister au sommet de Ryad", a indiqué l'agence en citant un communiqué de la présidence. Il a décliné cette invitation pour des "raisons personnelles", a-t-elle précisé.
Le ministre des Affaires étrangères Ibrahim Ghandour avait annoncé mercredi que M. Béchir se rendrait bien dans la capitale saoudienne, première étape de la première tournée à l'étranger du président américain depuis son entrée en fonction en janvier.
Mais les Etats-Unis ont affirmé le même jour leur opposition à sa présence. "Nous sommes opposés à l'invitation ou la facilitation du voyage de toute personne visée par des mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale, y compris le président Béchir", avait indiqué leur ambassade dans un communiqué.
M. Trump est attendu samedi à Ryad, où il doit prononcer le lendemain un discours sur "une vision pacifique" de l'islam.
M. Béchir, au pouvoir depuis 1989 au Soudan, est sous le coup de deux mandats d'arrêt émis en 2009 et 2010 par la Cour pénale internationale (CPI) pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au Darfour.
Cette province de l'ouest du Soudan est en proie depuis près de quinze ans à un conflit qui a fait plus de 300.000 morts, selon l'ONU.
Le dirigeant soudanais nie fermement ces accusations.
Il se rend fréquemment en Arabie saoudite, d'autant que son pays est l'un des principaux membres de la coalition militaire arabe sous commandement saoudien impliquée dans la guerre au Yémen. Le royaume saoudien n'a pas signé le Statut de Rome, traité fondateur de la CPI.
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